Rien ne va plus au sein de la corporation des chauffeurs de taxi, lesquels, par la voix de leurs responsables, ont menacé de recourir à une grève pour faire valoir leurs droits. Selon des sources concordantes, le mouvement de grève pourrait se durcir et toucher d'autres secteurs liés aux transports. Un responsable syndical local n'a pas écarté la possibilité de recourir à un débrayage pour revendiquer des conditions de travail appropriées. « Ce sera une sorte de sonnette d'alarme que nous tirerons afin de susciter les réactions des responsables en charge de notre dossier », a averti notre interlocuteur. Parmi les griefs émis par les chauffeurs de taxi, figurent en bonne place le manque de licences d'exploitation et la demande du gel du carnet de bord. D'après notre interlocuteur, une réunion restreinte aux cadres de la corporation a été récemment organisée par les cadres de la corporation et le coordinateur de wilaya de l'UGTA. « Nous attendrons avant de lancer officiellement notre mouvement de grève qui touchera l'ensemble des communes de la wilaya d'Oran », a encore ajouté notre interlocuteur. Les chauffeurs, qui dénoncent les « clandestins » et l'anarchie constatée dans les prises de décisions, exigent une présence accrue des services de contrôle. Selon la même source, cinq à dix « clandestins » sont mensuellement verbalisés par les services de sécurité. Le plus souvent, les véhicules de ces derniers sont mis en fourrière pour une durée ne dépassant pas un mois. Désorganisation « Les clandestins reviennent souvent pour exercer en toute illégalité la fonction de transporteur. Nous comprenons fort bien que parmi eux se trouvent des pères de famille forcés au chômage technique. C'est dans cette optique que nous en appelons aux pouvoirs publics pour solutionner ces problèmes », indique notre source. A cela vient s'ajouter la désorganisation de la corporation, dont les 7 200 membres qui sont affiliés à l'UGTA ou à l'UGCAA revendiquent un cadre de travail approprié. Un autre point noir soulevé par les chauffeurs de taxi concerne les véhicules acquis par voie de crédit. Ces nouveaux chauffeurs de taxi sont pénalisés par le contrat de vente stipulant le versement de 12 000 à 14 000 dinars par mois. « Dans beaucoup de cas de figure, les nouveaux corporatistes ne disposent pas souvent du montant crédité. Ils sont alors pénalisés par les banques qui leurs exigent jusqu'à 1 300 dinars de pénalité », déplore notre interlocuteur. Enfin, les chauffeurs de taxi, qui louent l'agrément de taxi, sont également exposés aux risques de confiscation de leurs véhicules. Pourtant, des clauses autorisent ce genre de transactions entre le propriétaire de la licence de taxi et l'impétrant.