« On a entendu dire qu'un programme de relogement est prévu dans les prochains jours, mais rein n'est officiel pour le nomment ». Un mois après le séisme qui a fait trembler la région de Boufatis, les vingt-deux familles sinistrées, recasés dans les trois endroits désignés par la commune, sont livrées à elles-mêmes. Elles survivent grâce aux dons des voisins et des âmes charitables qui leur procurent quotidiennement un soutien moral et surtout matériel. Au niveau des locaux commerciaux de Sidi Baroudi, les dix familles sinistrées ont dû effectuer des branchements illicites à partir des postes électriques du quartier pour illuminer leurs abris. « L'autorisation des branchements nous a été délivrée par l'APC une semaine après le recasement. Le climat glacial qui règne en cette période hivernale a fait l'objet des doléances qu'on a exposées au premier responsable de la commune », dira le représentant des familles, M. Bensedjrari Allal. « Devant cet état de fait, les parents sont contraints de confier leurs enfants en bas âge aux voisins pour passer la nuit, de crainte qu'ils soient atteints de maladies relatives aux conditions climatiques, notamment les affections respiratoires », ajoute-t-il. En matière d'hygiène, l'on a remarqué que l'extérieur des locaux est entouré de décharges qui dégagent des odeurs nauséabondes, asphyxiant l'atmosphère. Les routes menant au village se trouvent dans un état de délabrement avancé, faute de revêtement en bitume. « Le changement du climat demeure le plus grand souci des familles recasées. Il a été constaté que durant les grandes averses de pluie, les artères deviennent impraticables à cause du problème des inondations engendrées par les eaux pluviales qui charrient d'importantes quantités de boue », apprend-on. MARGINALISATION Les sinistrés ont également soulevé le problème de l'approvisionnement en eau potable en déclarant que les camions- citernes dépêchés par l'APC ne fonctionnent plus depuis la première semaine du recasement. Les sept familles recasées dans l'ex-Prisunic de la commune, se sont déclarées marginalisées, vu qu'aucun responsable local ne leur a rendu visite depuis l'incident sismologique. « On a entendu dire qu'un programme de relogement est prévu dans les prochains jours, mais rein n'est officiel pour le nomment », dira le représentant de ces familles. L'information portant sur le relogement imminent des familles sinistrées vers des logements sociaux implantés dans les communes avoisinantes, comme Hassi Ameur et Benfréha, a été colportée par un vice-président de la commune, selon les sinistrés. En attendant, nous avons constaté que l'état des chambres, plutôt des locaux où s'entassent des familles entières, ne présente aucun signe de vie décente. Pis encore, les sanitaires sont communs aux sept familles. Devant cette situation, une dame dira avec regret que les conditions de vie au niveau de ces locaux « alertent tout le monde, sauf nos autorités locales », tout en ajoutant que ces sinistrés menacent de suivre toutes les formes de protestation possibles si les promesses ne seront pas tenues dans les plus brefs délais.