La crise de l'emploi à Collo bat son plein depuis que l'une des deux entreprises économiques étatiques existantes dans toute cette vaste région a mis la clé sous le paillasson, alors que la doyenne de la wilaya de Skikda, Talèza Liéges, s'est dotée d'œillères pour emprunter le même cheminement. L'espoir mis dans la relance des activités portuaires, après la réalisation de l'extension du port de pêche, pour fouetter la vie économique des préinsulaires, afin de résorber, un tant soit peu, le grand nombre de chômeurs qui s'inscrivent au niveau de l'agence locale de l'emploi, s'est vite estompé face à une politique insidieuse qui favorise le déséquilibre économique au lieu de rétrécir le gap qui sépare les régions. Collo et les localités du massif enregistrent, effectivement, un grand déficit en matière d'offres d'emploi, qui pousse les jeunes diplômés ou sans qualifications à l'exode économique sous d'autres cieux plus cléments. En effet, en dépit du grand désespoir qui gagne les esprits des jeunes demandeurs d'emploi dans cette région, qui offre pourtant tous les ingrédients pour une réelle relance économique, l'agence locale de l'emploi a enregistré le nombre de 1 195 demandeurs dans le registre du programme pré-emploi. En majorité, ce sont les diplômés des sciences sociales qui gonflent le nombre des universitaires au chômage. Pourtant, durant l'année 2007, une autre catégorie, celle des médecins, sollicite de plus en plus l'aide de l'agence pour trouver un pré-emploi. Le taux de satisfaction de ce programme, qui n'offre après tout qu'un emploi sous-payé, n'est que de 20,42 %. L'agence locale de l'emploi a également enregistré, durant l'année 2007, 919 demandes pour des postes de travail divers avec un taux de satisfaction estimé à 15,21 %, notamment dans le bâtiment. L'offre mensuelle d'emplois dans la région de Collo est de 25 postes pour les travailleurs normaux, alors qu'elle est de seulement 2 postes dans le programme du pré-emploi. Toujours durant l'année écoulée, seuls 20 postes permanents ont été offerts. Selon le chef de l'agence locale de l'emploi, Djamel Zerkout, « Collo est fermée à l'investissement, alors que la région dispose d'un grand potentiel économique dans les secteurs du tourisme et de l'agriculture ». Cependant, ce dernier fait remarquer que le secteur du bâtiment accuse un déficit en maçons et manœuvres qui sera normalement comblé à hauteur de 20 % par la sortie de deux promotions des deux CFPA de Collo et Zitouna, lesquelles n'attendent que leurs diplômes pour les verser dans ce marché. Le chef d'agence nous révélera que les entreprises en activité dans cette région recourent à une main d'œuvre ramenée de la wilaya de Mila pour pouvoir réaliser les projets dans les temps impartis. Il va sans dire que le chômage galopant qui affecte singulièrement cette région, blottie entre deux pôles, en plein essor, risque d'accentuer encore plus le sous-développement dans une région qui était naguère prospère.