Les syndicats autonomes, représentants des travailleurs de la Fonction publique, semblent décidés à aller jusqu'au bout pour s'imposer en tant que partenaire social incontournable. Tels sont en tout cas la détermination et l'objectif qu'ont affichés hier les principaux animateurs d'une assemblée générale organisée à l'USTHB par la section syndicale du Syndicat autonome du personnel de l'administration (Snapap) de l'USTHB et le Conseil national de l'enseignement supérieur (Cnes). Ces deux syndicats ne comptaient pas baisser les bras et accepter ce qu'ils qualifient d'« humiliation » des pouvoirs publics. Farid Cherbal, membre de la coordination du Cnes, a estimé qu'« un mouvement de résistance sociale est en train de se construire jour après jour dans la Fonction publique ». Son collègue du Snapap, Mourad Mostefaoui, abonde dans le même sens en estimant que « c'est le début d'une nouvelle ère » pour les syndicats de la Fonction publique. La salle polyvalente de l'USTHB s'était avérée exiguë pour contenir l'assistance venue à cette AG où d'aucuns n'ont pas manqué d'appeler à la nécessité de la construction d'une solidarité syndicale à l'échelle nationale. Le syndicaliste du Cnes a tenu à rappeler dans son intervention : « Nous sommes là à l'appel de l'intersyndicale de la Fonction publique autour d'une plate-forme de revendications commune. » Il s'agit, a-t-il rappelé, de la défense du pouvoir d'achat, l'amendement du passage relatif – dans la nouvelle grille des salaires – au point indiciaire, la concertation avec les partenaires sociaux sur le statut particulier et la défense des libertés syndicales. « La liberté syndicale est sacrée », dira M. Mostefaoui du Snapap. « Nous devons être déterminés. S'il n'y a rien, d'autres actions vont suivre », promet-il. « Ça suffit, assez d'humiliations ! A partir d'aujourd'hui, plus personne ne touchera aux droits des travailleurs », criera-t-il encore. Aux yeux de ce syndicaliste du Snapap, « le gouvernement nous a humiliés avec des salaires minables » et a exhorté les fonctionnaires à rester unis pour arracher leurs revendications. La nouvelle grille des salaires « n'apporte rien », selon M. Mostefaoui qui estimera aussi que « les nouveaux statuts particuliers n'ont fait que rétrécir nos droits ». Les pouvoirs publics, pour lui, « n'ont fait que créer des misérables. » « Le pouvoir d'achat des travailleurs s'est nettement détérioré », poursuit pour sa part M. Cherbal. Ce dernier appelle le gouvernement à faire des mécanismes civilisationnels urgents de défense du pouvoir d'achat des travailleurs et à amender l'article relatif au point indiciaire dans la nouvelle grille des salaires. La promulgation des statuts particuliers irrite aussi M. Cherbal qui estimera qu'« on ne peut pas faire des statuts par improvisation et sans le respect des lois 90-02 et 90-14 ». M. Cherbal regrette le fait qu'« un simple communiqué du gouvernement en octobre 2004 remette en cause tout un article de la Constitution ». Pour M. Cherbal, « ce mouvement syndical va obliger les pouvoirs publics à ouvrir les portes des négociations ».