A quoi servent la planification, la programmation et la réalisation de projets dans le secteur hydraulique si, en fin de compte, on s'amuse à gaspiller ce précieux liquide à défaut le faire parvenir aux foyers ? La question reste posée, et il appartient à chacun d'y apporter la réponse qu'il juge adéquate ! L'eau, au vu de son bienfait vital, et compte tenu des infrastructures déjà réalisées, et d'autres à venir, ne devrait pas constituer une polémique dans une ville au potentiel hydraulique des plus importants du pays. Néanmoins, ce n'est guère le cas. A Skikda l'eau coule à flots, mais pas forcément là où on l'attend le plus. Une simple virée à travers les différents quartiers de la ville suffit pour constater la saignée. A Bouabbaz, Bouyala, l'avenue Houari Boumediene, Merj Eddib, Béni Malek, Borj H'mam…les fuites d'eau font désormais partie du paysage quasi apocalyptique de la ville. Ces écoulements, dont certains datent de plus d'un mois, ne semblent inquiéter personne ; l'ADE, les services de la sûreté, aussi bien que les agents communaux, donnent l'impression de les ignorer. Ces fuites continuent d'altérer l'état des routes, et on apprend même qu'elles sont à l'origine des retards sur les opérations de réfection des routes comme celle de l'avenue Houari Boumediene. Entre-temps, l'ADE continue de « mépriser » ses abonnés en procédant à de longues coupures d'eau sans même prendre la peine d' avertir. L'eau peut être coupée à n'importe quelle heure, et peut même revenir comme par magie, à 2h du matin, comme ce fut le cas aux allées du 20 Août ! Pourtant, à notre connaissance, Skikda dispose d'une radio locale que l'ADE pourrait utiliser comme moyen de communication, donnant ainsi l'opportunité aux citoyens de prendre leurs dispositions, car une annonce radio coûte moins de 1 500 DA, l'ADE le sait-elle ? Bref, alors que la sécheresse commence à se faire sentir, Skikda revient à des réflexes qu'on croyait à jamais bannis. Elle se permet le luxe de gaspiller ses richesses au moment où le ministère des affaires religieuses vient d'appeler à la prière d'El Istiskaa. Vendredi donc, les fidèles joindront leurs prières pour qu'il pleuve. Seulement, que diront ces fidèles de la mosquée de Merj Eddib, qui une fois sortis de celle-ci, se retrouveront face à de grandes flaques d'eau, s'épandant sur la chaussée ? Allo…l'ADE, il y a quelqu'un ?!