Les (sur)diplômés algériens vivant en France aimeraient bien servir d'accompagnateurs aux acteurs économiques. L'Algérie est un terrain d'opportunités et d'investissements idéal. Ils entendent rapprocher les deux rives de la Méditerranée. Paris : De notre bureau Le REAGE (Réseau des Algériens diplômés des grandes écoles et universités françaises) a surpris tout le monde à sa naissance en 2005. Sorti ex nihilo, il a tout de suite trouvé partout une oreille attentive pour l'écouter. Les partenaires économiques étaient en attente d'une telle initiative. Invité par le Club des journalistes algériens de France (CJAF), le président de REAGE a tracé les grandes lignes de son association et fixé les priorités de son second forum prévu le 15 mars prochain à Paris, en présence de nombreux acteurs économiques français et algériens. Le forum de l'année dernière était axé sur le recrutement des cadres. Celui de cette année, sur la création d'entreprises et un espace de rencontres d'affaires. Trente entreprises ont déjà répondu présent. « Dès la naissance en 2005, nous avons choisi de nous organiser en association loi 1901. Nous avions voulu une synergie avec toutes les institutions françaises et algériennes des deux rives. On a bénéficié du soutien de nos écoles d'origine. Les autorités algériennes ont toujours été présentes quand on avait besoin d'elles », souligne Fettah Ouzzani, président de REAGE. Le REAGE rassemble des cadres algériens et franco-algériens formés dans les grandes écoles et universités françaises ainsi que des étudiants en formation. Le réseau est ouvert à toute personne ayant un lien personnel ou professionnel avec l'Algérie, quelque soit son cursus. REAGE est présent dans toutes les régions de France ainsi qu'en Algérie et dans les principaux pays d'accueil de la diaspora algérienne. Ils seraient aujourd'hui 1200, dont 300 installés en Algérie. Le message semble être compris par les autorités des deux pays. « Pour l'Union méditerranéenne, nous sommes à un tournant historique. Nos économies nous obligent à nous rapprocher. Vous, pays du Sud, vous ne pouvez pas vous développer sans nous et nous sans vous. L'unique porte de sortie pour l'Europe se trouve au Sud. Notre destin est lié. Plus le pétrole est cher, moins nous irons chercher nos oranges en Californie, plus nous nous rendrons chez vous. Par contre, si nous considérons que l'Afrique du Nord est juste un marché, nous nous planterons. Avec le REAGE, ce qui nous intéresse ce sont les réseaux d'élites, d'ingénieurs et d'économistes. D'où notre coopération étroite », explique Jean-Louis Guigou, délégué général d'Ipemed. Actuellement, selon Fettah Ouzzani, près de 15% de la population française seraient d'origine maghrébine. D'où un fort potentiel pour développer les relations des deux côtés de la Méditerranée sur le plan économique. Sur le plan politique, motus et bouche cousue. Business as usual. Une foi de charbonnier qui consiste à croire que le capitalisme mettra à mal tous les autoritarismes. A voir.