Actuellement, les projets à caractère touristique comme les grands complexes multifonctionnels tardent à y voir le jour, alors que l'unique hôtel opérationnel de Chréa, en l'occurrence l'établissement des Cèdres avec une vingtaine de lits, n'arrive toujours pas à avoir une clientèle fidèle et en grand nombre, même en saison d'hiver. On signale toutefois, le passage à Chréa de certains ambassadeurs et quelques hauts responsables de l'Etat, notamment durant les week-ends et les périodes de congé de fin d'année, à la recherche d'air pur et de calme tout en profitant d'une magnifique flore, fuyant ainsi le stress et les pressions du travail. Ces hôtes demeurent, dans la plupart des cas, discrets et évitent pour une raison ou une autre, de trop s'afficher publiquement. Nous avons appris aussi que des ministres, à l'instar de Chérif Rahmani, ont l'habitude d'y faire un tour pour quelques heures, voire quelques jours. Cela permettra à notre ministre du Tourisme de passer d'agréables villégiatures mais surtout de voir de plus près la situation de son secteur, notamment dans les montagnes et le manque terrible en infrastructures d'accueil et de commodités censées booster l'activité touristique. Pour Beskra Amar, nouveau maire de Chréa, le « boom » touristique au niveau de cette localité, nécessite la présence d'infrastructures et de commodités et d'un budget conséquent pour le bon fonctionnement de la commune afin de mieux répondre aux attentes du touriste. Nous avons été étonnés lorsqu'il nous a informé que les rentrées annuelles de cette commune tournent autour de un milliard et 64 millions de centimes en moyenne, et que cette somme est destinée, d'après lui, aux charges et aux salaires des fonctionnaires et des agents de la municipalité. Cette situation freine le développement de la localité dans divers domaines et la prive, toujours selon notre interlocuteur, de chasse-neige neufs, matériel indispensable pour dégager les routes fortement enneigées durant la saison hivernale. « Dans le passé, les 500 chalets qui appartenaient à la commune étaient loués à des citoyens et cela constituait une richesse pour nous. Mais depuis quelques années, ces chalets ont été carrément cédés à des particuliers, ce qui a minimisé et d'une manière considérable nos rentrées d'argent », nous dira-t-il. Notre interlocuteur déplore le fait que Chréa recèle beaucoup d'infrastructures qui demeurent non exploitées et négligées à ce jour, comme les camps de vacances appartenant à des sociétés et organismes étatiques alors que le manque de foncier urbain bat son plein. L'APC de Chréa est tellement « faible », qu'elle ne peut même pas intervenir pour arrêter des constructions hors normes et en béton sur son territoire, lesquelles ne cessent de prendre de l'ampleur, défigurant ainsi les paysages féériques de cette région. Quelle fut notre surprise quand on a constaté de visu le centre de regroupement de la Protection civile, un établissement pourtant étatique et appartenant à une institution respectable, construit à 100% en béton alors que les constructions locales devraient être plus en « harmonie » et donc bâties en bois pour son aspect décoratif et son rôle relatif au réchauffement des bâtisses en hiver et de les rendre fraîches en été. Les sites et les forêts y sont souvent pollués à cause notamment, de l'incivisme de certains citoyens qui laissent leurs ordures après avoir pique-niqué. Cette situation se complique davantage par la rareté des agents d'entretien et des éboueurs, qui ne sont que trois à être confirmés dans leurs postes et travaillent pour tout Chréa !, Enfin, au moment où l'Algérie débourse des sommes considérables pour promouvoir son image touristique à l'étranger avec des retours encore timides, les moyens dégagés sur place pour le développement réel de ce secteur dans notre pays restent insignifiants. L'exemple de Chréa en est un parmi tant d'autres…