Les syndicalistes de l'UNPEF ont rejeté le nouveau statut des travailleurs de l'éducation. La création de nouveaux postes pédagogiques est revendiquée. Les syndicats autonomes de la fonction publique n'ont jamais été aussi agissants que ces dernières semaines. A se dire si le rejet de la présente mouture du statut, ébauchée par le gouvernement, n'a pas eu plutôt d'effet catalyseur. Dans ce bouillonnement, l'UNPEF, multiplie séminaires et conférences internes. Le week-end dernier, ce syndicat qui se proclame moins corporatiste, car comprenant toutes les catégories de travailleurs du secteur de l'éducation, a battu le rappel de ses troupes à Béjaïa. Sous le slogan « Nous demandons un salaire de 30 jours » et encadrés par Amar Benali, secrétaire national chargé de l'organique et Mourad Chouguiet, secrétaire national aux programmes et études, les délégués de 19 daïras, les bureaux des sections syndicales des établissements scolaires de la wilaya ont examiné la nomenclature des postes et la classification proposée par la nouvelle grille des salaires. Ils s'insurgent, tel que le résumera Mourad Takesrit, secrétaire chargé de l'organique dans le bureau de wilaya, contre « les rétrogradations » notifiées dans la nouvelle grille. M.Takesrit citera les exemples des ouvriers OP3 et OP2 qui se voient « dégringoler » respectivement de la catégorie 6 / 3 à la catégorie 1 et de la catégorie 8 / 2 à la 2 (avec en sus pour les OP2 une autre nomenclature du poste, celle de concierge principal). Le chef magasinier, le chef cuisinier et le responsable du service intérieur chuteront de 5 catégories également (soit de la 11 / 2 à la 6). Même avec un point indiciaire porté à 45 DA, il s'avère qu'en fin de compte, ces tranches de travailleurs ne « décolleront pas » du seuil du SNMG. Pour M.Takesrit, une révision globale du statut particulier de l'éducation doit évidemment se faire dans l'esprit de la mise en place d'une reconsidération salariale de tous les postes du secteur mais « surtout des corps communs et des ouvriers professionnels » plongés dans la précarité et avec en prime la réparation de l'exclusion statutaire de ces derniers alors que les mêmes fonctions sont, dans les secteurs économiques et administratifs, intégrées dans les textes qui régissent ces branches d'activités. Les séminaristes de Béjaïa qui dénient « toute représentativité de l'UGTA », lancent un appel du pied à la tutelle pour qu'ils soient associés en même temps que les autres syndicats autonomes « véritables porte-parole des travailleurs de l'éducation » à de sérieuses négociations car, comme le laisse comprendre Mourad Chouguiet, leurs propositions auraient été « occultées ». Mis à part l'acceptation du principe de la révision du régime disciplinaire, « le fond du statut n'est pas amélioré ». Notamment, fait-il remarquer, sur la question du régime indemnitaire loin de rendre attractifs les postes de soutien. L'essentiel des autres propositions, « pour passer d'un statut réduit à la gestion de carrière à un statut performant » ont trait au réaménagement des postes, la création de nouveaux postes pédagogiques dont celui de la recherche, des postes de tutorat liés à la formation des nouveaux arrivants dans l'enseignement, postes, qui, tient à préciser M. Chouguiet, existent de par le monde.