Blida, comme toutes les grandes villes du pays, recense une jeunesse qui dépasse les 65% de la population. L'oisiveté, due au chômage ou à des abandons précoces de l'école, s'acharnant sur les jeunes, ouvre les portes à tous types de délinquances. Cette importante frange de la population est livrée à elle-même, non pas par manque de structures mais par manque d'informations et de suivi. La wilaya de Blida compte 26 établissements pour jeunes où on peut trouver plusieurs matières comme la musique, le théâtre, les langues, un club de l'audiovisuel et autres. La direction de la jeunesse et des sports a enregistré pour l'année 2007, 7162 inscrits dont 3127 filles dans les différentes structures. A voir tous ces chiffres, on aurait tendance à croire que tout va pour le mieux, mais hélas, la vérité est toute autre, puisque ces infrastructures se battent pour subvenir à l'ambition des jeunes. Le centre culturel de Béni Méred, créé en 2002, fait face à plusieurs problèmes, tels que le matériel et les équipements usés, la saleté, et surtout le manque d'encadrement. Le directeur du centre nous apprendra que seul deux jeunes licenciés assurent l'encadrement des 400 adhérents et afin d'attirer le maximum de jeunes, ils donnent des cours de soutien aux élèves préparant des examens de fin d'année. « Par manque de postes budgétaires, ces jeunes sont recrutés dans le cadre du pré-emploi et arrondissent leur fin de mois en assurant des cours à des prix symboliques », soulignera notre interlocuteur. Soulevant ce problème au directeur de la jeunesse et des sports, Mellah Belkacem dira : « Le manque de postes budgétaires est un problème national dont la wilaya de Blida n'est pas épargnée. Le manque d'encadrement n'est pas seulement au niveau de ce centre culturel, c'est un problème général, puisque nous n'avons que 206 encadreurs au niveau de la wilaya ». Il ne niera pas le problème d'équipements usés qui font, selon ses dires, le centre d'intérêt de la direction en fonction du budget disponible. Dans ce même contexte, il ne manquera pas de souligner le manque d'encadrement de proximité (comité de quartier), le manque de foncier et le plus important l'absence de statut pour les maisons de jeunes. « Plusieurs projets susceptibles d'accueillir les jeunes Blidéens sont en cours de réalisation, à savoir une piscine olympique dans la commune de Blida, un centre national de préparation des équipes nationales à Chréa et des foyers pour jeunes dans tous les quartiers de la wilaya. Ces espaces seront dotés de tous les moyens de détente ainsi que des bureaux pour l'Ansej, la CNAC ainsi que la formation professionnelle », conclura notre interlocuteur.