Les disparitions mystérieuses de jeunes femmes, qui se sont succédées en l'espace d'une semaine à El-Bayadh, nourrissent les pires appréhensions de leurs proches et font planer sur la ville, habituellement paisible et à travers laquelle la nouvelle avait fini par se répandre, une ambiance de menace diffuse qui s'épaissit au fur et à mesure que le temps passe sans apporter de réponses à ces énigmes qui défraient la chronique locale. Personne n'est en mesure de donner les véritables raisons qui sont derrière l'absence subite de deux des trois jeunes filles qui n'ont plus donné signe de vie, depuis qu'elles ont quitté le domicile de leurs parents. Puisque l'une d'entre elles, répondant aux initiales A. F., âgée de 30 ans, est finalement entrée en contact avec sa famille depuis Sétif, où elle s'était retrouvée en déperdition et livrée à elle-même, sans le sou, après avoir été brutalisée et dépossédée de 600 DA et de son téléphone portable par le chauffeur de taxi auquel elle n'était pas en mesure de régler la course, comme le rapportera son père. Aucune explication n'a été avancée quant aux péripéties qui ont précédé son apparition en un endroit situé à plus de 500 km de son lieu de résidence habituel, ni de détails fournis sur la nature exacte des pressions qu'elle aurait pu subir pour se prêter, bien malgré elle, à une évasion aussi impromptue. On saura seulement que la fugitive du cabinet d'un dentiste où elle avait été aperçue pour la dernière fois, le jour de sa disparition, en compagnie d'une inconnue, ne recouvrira ses esprits et ne mesurera l'étendue de son désarroi que peu de temps avant de joindre sa famille par téléphone, de la localité où elle avait atterri. Des connaissances providentielles se chargeront de lui faire réintégrer son domicile, jeudi dernier vers minuit. Quant au sort de deux autres femmes, M. S., âgée de 25 ans, et N. B., âgée de 18 ans, aucun indice ne permet à ce jour de privilégier une piste quelconque. Elles semblent avoir disparu comme par enchantement, volatilisées dans la nature sans laisser de trace, ni de fil conducteur qui pourrait faire orienter les recherches.
