Je suis suspendu », lit-on sur des étiquettes accrochées aux poches des tabliers de la centaine de paramédicaux ayant pris part dimanche au sit-in observé devant la direction générale du CHU de Bab El Oued. « Nous demandons au directeur d'annuler la décision de suspension du secrétaire général de la section syndicale, car elle est arbitraire », lâche l'un des participants à ce rassemblement. La section syndicale du SAP a appelé à ce sit-in en guise de soutien à son SG, suspendu par la direction de l'hôpital suite à la grève nationale des paramédicaux, observée les 17, 18 et 19 février. « Notre SG a été dûment élu à la tête de notre section syndicale qui active légalement. Le droit à la grève est garanti par la Constitution et aucun travailleur ne doit être sanctionné pour une telle raison », dira un autre. La foule exprime une détermination sans faille de poursuivre la protestation jusqu'à ce que le directeur revienne sur sa décision. « Dix ans barakat ! », lâche l'un des protestataires, faisant allusion au nombre d'années que ce directeur est resté à la tête de cet établissement sanitaire. Et à un autre de renchérir : « Jamais nous n'avions enfreint la loi. Pendant la grève, nous avions assuré le service minimum. » Abdeslam Benana, directeur du CHU, assure qu'il reste « ouvert » au dialogue et qu'il est prêt à discuter avec les membres du bureau syndical sur le cas du SG suspendu. Selon lui, la décision de suspension est conforme à la réglementation. « En date du 10 février, le secrétaire général du bureau syndical me transmet un communiqué et un préavis de grève appelant l'ensemble des paramédicaux à un arrêt de travail de trois jours : les 17, 18 et 19 février. Le 11 février, j'adresse une réponse dans laquelle je rappelle au SG que les procédures législatives et réglementaires prévues en matière de droit de grève n'ayant pas été respectées, cet appel à la grève était illégal. Je leur demande de procéder au gel de cette grève », explique-t-il. Mais, indique-t-il, « M.Kharzi a procédé à un affichage sauvage (sans autorisation de la direction générale) des deux communiqués dans tous les services, faisant fi de ma réponse. » M.Benana justifie également la décision de suspension notifiée le 13 février 2008 par le fait que M.Kharzi avait organisé « une séance de travail avec les surveillants chefs des services médicaux pour arrêter les modalités de la grève et de remettre en cause de pointage des personnels paramédicaux de garde ».