Le barrage écrêteur de Tabia, ultime chaînon dans le dispositif de protection de la ville de Sidi Bel Abbès contre les redoutables crues de l'oued Mekerra, sera « fonctionnel dans les délais prévus ». L'entreprise Cosider s'engage, en effet, à livrer le projet à temps, après un arrêt des travaux qui aura duré deux mois (mai et juin 2007) en raison d'un problème « technico-adminsitratif », révèle le responsable par intérim de la direction de l'Hydraulique, M. Lattab. Selon lui, le bureau d'études choisi au départ s'est vu retirer le marché car ne « répondant » pas aux critères imposés par la tutelle. Après la désignation d'un autre bureau d'études (Stucky-Enhyd), se posa alors le problème des plans d'exécution qu'il fallait donc refaire. « Il a fallu deux mois pour mettre en place les chantiers et relancer les travaux », explique-t-il. Le bureau d'études mixte algéro-suisse se profile comme le nouveau pôle de « compétence » algérien de l'ingénierie hydraulique, considèrent ses dirigeants. En Algérie, Stucky-Enhyd participe à nombre de projets d'envergure : barrage de Taksebt, les transferts d'eau sur l'axe Mostaganem -Arzew- Oran (MAO), Mila- Constantine et celui de In Salah -Tamanrasset. Samedi dernier, lors de la visite du wali sur le site du futur barrage, le représentant de Cosider a indiqué que le projet connaît un taux d'avancement de l'ordre de 29%. C'est au niveau de la daïra de Sidi Ali Benyoub, précisément dans la localité de Tabia (plus de 20 km du chef-lieu de wilaya) que le projet est entrain de prendre forme. Régulation D'un coût global de 200 milliards de centimes, ce projet permettra de « réguler l'écoulement des eaux de l'oued Mekerra et de parer ainsi à toute forme de débordement », assure-t-on. Selon une étude de l'Agence Nationale des Barrages (ANB), l'ouvrage devrait permettre d'écrêter un hydrogramme de 1 500 mètres cubes par seconde au maximum, qui, en termes de débit, correspond à la puissance d'une crue centennale. Par ailleurs, l'étude de faisabilité pour la réalisation d'un périmètre irrigué à Sidi Ali Benyoub vient d'être lancé. « Une superficie de 1000 hectares en aval du bassin versant de la Mekerra sera irrigué à partir du futur barrage de Tabia », révèle Lattab, précisant que la capacité prévisionnelle de rétention du barrage oscillera entre 20 et 25 millions de m3. Signalons que le bassin versant de la Mekerra couvre une superficie dépassant 300 km2 et est drainé par l'oued homonyme qui s'étend sur une longueur de 115 km. Il prend sa source dans la zone des Hauts Plateaux, dans la région de Ras El Ma.