Sidi Mezghiche, chef-lieu de daïra rimait, il y a quelques années seulement avec agriculture et sport. Aujourd'hui, sa prestigieuse équipe de football tente une nouvelle convalescence après une éclipse qui aura duré trois années consécutives, et ses terres rêvent de bénéficier enfin des avantages de l'irrigation puisque le barrage de Guénitra n'est qu'à quelques dizaines de kilomètres. Ses jeunes chôment et ses élèves se tassent dans des établissements surchargés, et à midi, une grande partie des potaches casse la croûte avec une bouteille de limonade et une baguette de pain. Il semble qu'il ne fait plus bon vivre à Sidi Mezghiche, région pourtant si féerique, hautement historique et pleine de promesses. Malade de ses propres enfants et de ses élus aussi, elle est passée à côté des rudiments essentiels du développement. Devant le manque de prise en charge réel de la part des élus, plusieurs projets, qui lui étaient destinés, ont été transférés vers d'autres localités. Cet état de fait a été publiquement exposé lors de la dernière visite effectuée par le président de l'APW à la commune. Visite qui a été essentiellement axée sur l'écoute des doléances de la nouvelle équipe de l'APC, et surtout des représentants du mouvement associatif local. La rencontre a permis également aux uns et aux autres de revenir sur certains problèmes liés, dans leur majorité, à l'état des routes, les carences en matière d'infrastructures de santé et de service, l'absence de moyens d'irrigation, et d'autres problèmes en relation avec le chômage et l'oisiveté. Un représentant du mouvement associatif dira à cet effet : « Nous jugeons que le statut de chef- lieu de daïra accordé à notre commune n'est qu'un leurre puisque notre village ne dispose même pas d'un revenu, et pour payer nos factures, nous devons nous déplacer à El Harrouche ». D'autres intervenants feront part de leur désir de voir leur région bénéficier des avantages d'un périmètre irrigué en donnant comme argument « la vocation exclusivement agricole de Sidi Mezghiche, qui dispose des meilleures terres de la wilaya, n'est plus à démontrer et nous ne comprenons pas le fait que notre région reste en marge du périmètre irrigué ». Le président de l'association des parents d'élèves évoque, quant à lui, les conditions de scolarité des enfants de la région. Il mettra, à cet effet, l'accent sur la surcharge des établissements scolaires, allant jusqu'à déclarer : « 35 % des élèves du CEM Beloucif, à titre d'exemple, viennent des communes limitrophes, chose qui rajoute à la surcharge des classes et occasionne de grandes perturbations dans la restauration des élèves. La cantine de l'école ne peut assurer à elle seule autant de demandes ». L'autre point noir évoqué concerne le déficit en matière de transport scolaire. Il dira à ce sujet que « la commune ne dispose que de deux bus de 24 et 16 places seulement devant assurer des rotations pour les 10 mechtas de la commune, alors que le nombre d'élèves est important ; le CEM Beloucif, à titre d'exemple, compte à lui seul plus de 1 300 élèves ». Cette situation est d'autant plus périlleuse en hiver que le transport devient de moins en moins disponible, obligeant à « chaque fois les habitants à faire appel à la gendarmerie afin de forcer les transporteurs publics de s'arrêter et de prendre les élèves qui habitent dans d'autres agglomérations.