Il faudra compter avec le raccordement, d'ici l'année prochaine, des réseaux de la méga station de dessalement de Mers El Hadjadj dont la capacité nominale est de 500 000 M3. La courte visite que vient d'effectuer le ministre des Ressources en eaux, Abdelmalek Sellal, aura certainement des répercussions tangibles sur le développement rural de toute la wilaya de Mostaganem. Alors qu'il y a à peine dix ans l'agriculture entamait sa lente descente aux enfers -notamment par l'interdiction faite aux fellahs de ne plus creuser de puits pour irriguer les cultures-, ce sont les projets de captage et de régulation des eaux du Chéliff, la retenue de régulation du Keddara et la nouvelle station de dessalement de l'eau de mer de l'embouchure du Chélif qui auront totalement bouleversé le paysage hydro-agricole de la région. Si la construction du barrage sur le Chéliff aura connu des retards importants, consécutivement au retrait du constructeur allemand, les autres éléments du système MAO que le ministre vient d'inspecter sont en bonne voie de livraison. La grande station de dessalement d'une capacité journalière de 200 000 M3 qui pourrait entrer en production au plus tard dès le début de l'année 2009 sera d'un apport considérable à la relance de l'agriculture irriguée, dont la région est l'une des plus prometteuses du pays. Car si le projet du barrage sur le Chéliff date du plan de Constantine, sa mise à exécution aura été maintes fois différée en raison de l'absence de financements extérieurs. C'est d'ailleurs sur financements propres à l'Algérie que ce grandiose ouvrage sera lancé. Prévu initialement pour alimenter le système MAO, ce projet de régulation et de stockage de plus de 200 millions de M3/an sera totalement dédié à l'agriculture. Car il faudra également compter avec le raccordement d'ici l'année prochaine des réseaux de la méga station de dessalement de Mers El Hadjad,j dont la capacité nominale est de 500.000 M3. Alternatives innovantes Alors que pendant plus d'un siècle, l'Oranie aura eu à gérer une situation de crise en matière de disponibilité hydrique, force est de constater que désormais elle devra s'adapter une situation d'abondance. Le vrai problème n'est plus comment gérer la pénurie mais comment orienter toutes ces ressources vers un développement durable. Au niveau de la direction de l'Hydraulique de Mostaganem, on se prépare dores et déjà à envisager les solutions les plus innovantes et les plus inattendues. L'une des ces formules consiste fort justement à alimenter la nappe du plateau- dont la géomorphologie particulièrement perméable autorise son usage comme un immense réservoir sous terrain- à partir de l'eau produite par le système MAO. Même si on n'ose pas encore le dire ouvertement, le recours au même procédé pourrait également concerner une grande partie de l'eau de dessalement. En effet, les grandes quantités qui seront produites tant par l'unité de Mostaganem que celle de Mers El Hadjadj pourraient ne pas trouver preneurs. Car même s'ils étaient cédés gracieusement, les 200 000 M3 d'eau produite par cette usine couvriront plusieurs fois les besoins de la population locale. C'est pourquoi, l'alternative de l'irrigation des cultures demeure la plus évidente à cours terme. Il faudrait tout de même savoir à combien reviendront les légumes et fruits produits avec une eau si chère ?