Transport aérien des passagers: plus de 8 millions transportés à travers les aéroports au premier semestre 2024    Tizi-Ouzou: le 18e Festival culturel national du film amazigh du 26 au 30 octobre    Le président de la République préside la cérémonie de remise des lettres de créances de quatre nouveaux ambassadeurs    Les mesures relatives à la bourse des étudiants et des enseignants-chercheurs au pôle scientifique et technologique de Sidi Abdallah saluées    Le rôle "majeur" des travailleurs dans la lutte du peuple sahraoui souligné lors d'un forum à Aousserd    Le président de la République reçoit l'ambassadeur coordonnateur résident du Système des Nations Unies en Algérie    Soutien aux projets culturels et artistiques 2025: appel à candidature à l'endroit des associations    Sûreté nationale: lancement d'une campagne nationale de don de sang    Le Premier ministre reçoit l'ambassadrice serbe en Algérie    Affaires religieuses: coup d'envoi des sessions de formation à distance au profit des étudiants des instituts nationaux de formation spécialisée    Palestine occupée: des colons prennent d'assaut un site archéologique à Naplouse    Cancer du sein: programme de sensibilisation au CHU de Beni-Messous    Boughali tient une réunion de coordination avec les présidents des groupes parlementaires    Boughali préside une réunion du bureau de l'APN    Le ministre tunisien des Affaires étrangères visite Djamaâ El-Djazaïr    Handball-Division Excellence : Coup d'envoi de la nouvelle saison    Les attaquants restent encore fébrile, l'arbitrage en conflit avec la VAR    Championnats d'Afrique : 3 médailles d'argent et 1 en bronze pour l'Algérie    Les tensions géostratégiques au Moyen-Orient et leurs impacts sur une croissance de l'économie mondiale fragile via le cours des hydrocarbures    Une histoire de succès mondial    Six décisions pour conforter les étudiants des sciences médicales    Chute d'un jeune homme dans un puits de 10 mètres de profondeur    Campagne de sensibilisation au profit des étudiants sur l'adhésion au système de Sécurité sociale    Plus que 7 jours avant la clôture d'«Octobre rose»    Cérémonie de recueillement à Alger à la mémoire du Chef du Mouvement Hamas Yahya Sinwar    Une Commission de l'ONU appelle à une «action collective» contre l'occupation sioniste des territoires palestiniens    Manifestations dans des villes et capitales internationales pour dénoncer le génocide    Le musée menacé d'effondrement    «Je n'ai pas de mots pour décrire l'horreur que l'on voit… en Palestine»    Appel à son enrichissement et à la restitution des biens pillés    Boxe: Imane Khelif dévoile son parcours sportif et se projette sur l'avenir    Une occasion pour l'Algérie de défendre les causes palestinienne et sahraouie    Marathon international d'Imedghassen: la 14ème édition a réuni 1.200 coureurs    Tennis de table/Championnat d'Afrique: médaille d'argent pour la paire Bouhenni-Nasri    Signature d'un protocole de coopération entre les armées des deux pays    UIP : Des pays arabes boycottent l'allocution du représentant de l'entité sioniste en réponse à l'appel de l'Algérie    L'Algérie happée par le maelström malien    Un jour ou l'autre.    En Algérie, la Cour constitutionnelle double, sans convaincre, le nombre de votants à la présidentielle    Tunisie. Une élection sans opposition pour Kaïs Saïed    Algérie : l'inquiétant fossé entre le régime et la population    BOUSBAA بوصبع : VICTIME OU COUPABLE ?    Des casernes au parlement : Naviguer les difficiles chemins de la gouvernance civile en Algérie    Les larmes de Imane    Algérie assoiffée : Une nation riche en pétrole, perdue dans le désert de ses priorités    Prise de Position : Solidarité avec l'entraîneur Belmadi malgré l'échec    Suite à la rumeur faisant état de 5 décès pour manque d'oxygène: L'EHU dément et installe une cellule de crise    Pôle urbain Ahmed Zabana: Ouverture prochaine d'une classe pour enfants trisomiques    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



Le soufisme face au terrorisme
Les marabouts, les « khouan » et les kamikazes
Publié dans El Watan le 02 - 03 - 2008

Ahmed Ammar a 17 ans et habite Reguiba, à 30 km d'El Oued. Nous l'avons rencontré devant le siège de la zaouïa Tidjania de Guemar.
Celle-ci a été fondée en 1789 indique ostensiblement une enseigne surmontant l'entrée officielle de la zaouïa. C'est là que se trouve le tombeau du marabout tutélaire. Pas Ahmed Tidjani, le fondateur de cette voie mystique (1737-1815), mais l'un de ses descendants directs. Il s'agit de Sidi Ahmed Ammar. D'ailleurs, c'est à lui que notre jeune « mourid » doit son prénom. « Toute ma famille est tidjanie, j'ai été initié par mes parents », confie Ahmed Ammar. Vêtu d'un faux survêtement Nike de fabrication chinoise, il arbore un portable Samsung high-tech. Il nous fait visionner un enregistrement vidéo d'une transe mystique filmée dans son patelin de Reguiba. La zaouïa de Guemar est en pleine restauration et connaît un renouveau certain, avec, à la clé, un siège flambant neuf. Tidjani Ahmed Laroussi, un ancien cadre de Sonatrach à la retraite et membre du staff de la confrérie, nous gratifie d'une visite guidée dans le nouveau « siège social » de la Tariqa à Guemar. Le bâti se veut moderne : une salle de conférences, un centre multimédia, une bibliothèque polyvalente, etc. « Vous savez, le nouveau calife de Guemar et de Temacine est relativement jeune. Il est né en 1954. Il est titulaire d'un doctorat en sciences physiques obtenu à Paris XI. L'ambition de cette nouvelle direction est de faire un saut dans la modernité en étant dans la continuité », résume notre hôte. Concrètement, que peut aujourd'hui la pensée soufie telle que véhiculée par les zaouïas face au fanatisme belliqueux ? M. Laroussi fait observer que la pensée soufie a subi de plein fouet les grandes mutations sociales et intellectuelles du XXe siècle. « Avant même le wahhabisme et le salafisme, le soufisme a eu à pâtir de la prégnance des grands courants de pensée du siècle dernier, du communisme bolchevique au libéralisme en passant par l'existentialisme, la pensée laïque, le libertinage (rire)... Aujourd'hui, nous sommes à l'ère de la mondialisation et nous devons suivre cette évolution sous peine de disparaître », admet-il. « Les zaouïas ? Itablou bark. Elles ne savent que battre le bendir alors que le peuple a faim », fustige un jeune. Un militant nationaliste, révolutionnaire de la première heure, ne mâche pas ses mots : « Les zaouïas ne sont plus qu'une survivance archaïque et caricaturale, réduites à faire du folklore. Elles relèvent d'une autre époque. Du temps de la France, elles ont servi plus ou moins de refuge identitaire. Aujourd'hui, elles sont moribondes. Elles sont fermées sur la société. On ne fabrique pas des zaouïas avec de l'argent. Celles-ci doivent être l'émanation de la société, pas du pouvoir. » Les chefs de zaouïas rejettent cette salve de griefs récurrents en faisant valoir leur rôle spirituel et leur statut de repère culturel. Il n'empêche que leur activisme demeure faible comparé à celui, plus percutant, des salafistes. Au demeurant, elles n'entendent pas mêler le soufisme à des querelles politiques hormis le soutien indéfectible à « Fakhamatouhou ». Un jeune en barbe et qamis leur reproche, en sus, leur déviationnisme sous le chapitre du dogme en leur imputant le culte des saints. Kamel Tita, moqadem et porte-parole de la Tariqa Qadiriya à El Oued s'en défend énergiquement en soulignant la conformité de sa confrérie aux préceptes de l'Islam. Il en veut pour preuve le nombre croissant de « khouan » (frères spirituels) qui adhèrent à la Tariqa (lire interview). M. Laroussi fait pour sa part la promotion d'un soufisme « soft », aux rituels simples. « Nous pratiquons un soufisme simple moyennant le dhikr qui est un outil d'autoconditionnement, une sorte de programmation neurolinguistique. Nous sommes loin du soufisme abstrait et ésotérique tel que l'avait exercé Ibn Arabi par exemple », dit-il, avant de souligner : « Le charlatanisme qu'on associe à tort aux zaouïas est le fait de l'ignorance. C'est le reflet d'un vide dans la société et il appartient aux psychanalystes et autres psychothérapeutes de le combler. »

Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.