Le renouvellement des unions et des fédérations connaît une nette accélération. Les préparatifs du 11e congrès national de l'Ugta ont atteint un stade très avancé, nous a indiqué, hier, Salah Djenouhat, chargé de l'organique au niveau de cette organisation. «Nous avons déjà reçu les noms des délégués de 25 unions de wilaya qui ont tenu leurs assemblées électives. D'autres seront renouvelées d'ici à la fin de semaine». Djenouhat révélera cependant, que «le renouvellement des structures de cinq unions de wilaya n'aura lieu qu'après le congrès». Sans préciser les wilayas concernées, notre interlocuteur indiquera que ce retard est dû à du «grabuge» au niveau desdites structures. Selon lui, «ces problèmes ne sont pas de nature à perturber le bon déroulement du congrès national qui verra la participation d'un millier de congressistes». Indiquons que le renouvellement des unions et des fédérations de la Centrale syndicale a connu une nette accélération à l'approche de la date de la tenue de ce 11e congrès, prévu les 29, 30 et 31 mars en cours. Abdelmadjid Sidi-Saïd était, d'ailleurs, en campagne depuis plusieurs mois. Il a présidé aux travaux des assemblées électives de plusieurs fédérations et structures locales. Le renouvellement de ces structures a constitué une occasion appropriée pour le patron de l'Ugta, de s'exprimer sur les questions sociales et politiques. L'assemblée constitutive de la Fédération nationale des travailleurs de l'habitat et de l'urbanisme, tenue il y a deux jours, fut également l'opportunité pour Sidi-Saïd de lancer des «nouveautés» traitant des statuts particuliers et de la dégradation du pouvoir d'achat. Les réunions locales et sectorielles permettent aussi à Sidi-Saïd de renforcer ses liens avec la base de son organisation. Par ailleurs, interrogé sur l'éventuelle intention de cadres syndicaux de postuler au poste de secrétaire général, Djenouhat indiquera que le temps n'est pas encore venu pour cela. Selon lui, les statuts de l'Ugta stipulent que le secrétaire général est élu parmi les 180 membres de la commission exécutive, élus pour leur part, par le congrès. Ainsi, les choses ne seront pas clarifiées avant le deuxième jour du congrès, conclut ce cadre de l'Ugta, néanmoins député RND. A en croire des sources proches du Palais du peuple, Sidi-Saïd jouit de nombreux soutiens dont celui de Belkhadem, actuel chef du gouvernement. L'Exécutif, faut-il le dire, a tout intérêt à épauler l'actuelle direction de la Centrale syndicale. Elle a été d'une grande utilité pour Belkhadem et son équipe qui ont subi, plus particulièrement depuis septembre dernier, une forte pression sociale. L'Ugta a fermé les yeux sur les manquements du gouvernement par rapport à l'augmentation des salaires et l'élaboration des statuts particuliers. Et c'est au tour de Belkhadem, maintenant, de renvoyer l'ascenseur. Il convient de souligner, par ailleurs, que le mouvement de protestation des fonctionnaires planera assurément sur les travaux du 11e congrès de la Centrale syndicale. L'organisation de Sidi-Saïd fait face à une véritable crise liée étroitement à sa représentativité. La force de mobilisation dont ont fait preuve les syndicats autonomes est révélatrice du recul du «syndicat officiel» qui ne cesse de perdre du terrain. Face à cette situation, il est attendu que l'Ugta prône un ton plus ou moins ferme avec les pouvoirs publics à l'issue de son 11e congrès.