L'absence de représentants des syndicats autonomes a été fortement remarquée, hier, à l'ouverture des travaux du 11e congrès de l'Ugta, à l'hôtel El-Aurassi. Sidi Saïd aura ainsi faussé les calculs des observateurs qui ont un peu trop vite conclu à un changement d'attitude de sa part après ses déclarations en faveur du pluralisme syndical faites au début de la semaine passée à l'université de Bouzaréah. «Nous n'avons pas encore atteint ce stade. Pour s'échanger des invitations, il faut passer par des étapes de concertation…», s'est laconiquement défendu l'homme fort de la Centrale syndicale. Quelque 400 invités ont pourtant occupé les premiers rangs du salon Rose de l'hôtel El-Aurassi. En tête, le Chef du gouvernement qui s'est gardé de prononcer la moindre allocution, laissant le soin à Ali Boughazi, conseiller du président de la République, de le faire au nom du chef de l'Etat. Dans son message, M. Bouteflika a résumé le rôle de l'Ugta dans la conjoncture actuelle en affirmant qu'elle a «su concilier les revendications des travailleurs et le dialogue constructif avec les pouvoirs publics», en voulant pour preuve la conclusion du Pacte national économique et social en septembre 2006. De nombreux membres du gouvernement ont également assisté à la cérémonie d'ouverture à l'image des ministres de l'Energie, de la Communication et, bien entendu, du Travail et de la Sécurité sociale. Côté partis politiques, seuls le PT et le RND étaient présents à travers leurs SG respectifs, Louisa Hanoune et Ahmed Ouyahia. Mme Hanoune ne manquera pas de réitérer, dans une déclaration faite en aparté, ses mises en garde contre les dangers que font planer la mondialisation et les privatisations sur les libertés syndicales. Le 11e congrès, qui survient avec trois ans de retard – il devait réglementairement se tenir en 2005 – semble être celui de la continuité comme le laisse deviner le slogan qui lui a été choisi : «Stabilité - Solidarité - Modernité ». Par stabilité, d'aucuns n'hésitent pas à parler du maintien de Sidi Saïd à son poste. Une option qui semble d'ailleurs faire l'unanimité, du moins au vu du déroulement de la cérémonie d'ouverture et de l'élection du bureau du congrès qui n'a pas enregistré une seule voix discordante. Même le chef du gouvernement a dévoilé ses préférences en affirmant aux journalistes à son arrivée à l'hôtel El-Aurassi, qu'il souhaiterait continuer à traiter avec Sidi Saïd. La voie semble donc balisée pour l'homme qui préside aux destinées de la Centrale syndicale depuis l'assassinat de Abdelhak Benhamouda en 1997. L'idée d'un syndicat de journalistes relancée l En marge de la cérémonie d'ouverture du 11e congrès de l'UGTA, Abdelmadjid Sidi Saïd n'a pas manqué de relancer l'idée de la création d'une Fédération nationale des journalistes affiliés à la Centrale syndicale. Le projet a été dévoilé il y a quelques semaines par le secrétaire national chargé de l'organique en marge du congrès constitutif de la Fédération des travailleurs de l'habitat et de l'urbanisme. Cette fois c'est le numéro 1 de l'organisation syndicale qui en fait le vœu publiquement et l'idée a toutes les chances de se concrétiser après le congrès. Sidi Saïd, en faisant la proposition aux journalistes présents, a mis en avant la situation difficile que vivent les journalistes algériens, notamment ceux de la presse écrite. Il est à signaler que la presse demeure l'une des rares professions à ne pas s'organiser en fédération sous la tutelle de la Centrale syndicale.