Le nouveau directeur général de la Société nationale de transport ferroviaire (SNTF) a été officiellement installé hier en la personne de Benameur Mourad qui remplace Abdelhamid Lalaïmia. M. Benameur aura la lourde tâche de concrétiser les ambitions des pouvoirs publics de faire des chemins de fer un important moyen de déplacement. Le ministre des Transports, Mohamed Maghlaoui, qui a présidé la cérémonie de passation de consignes qui s'est tenue au siège de la SNTF, a d'ailleurs indiqué que l'Etat compte assurer la stabilité interne de l'entreprise. Cela afin de mieux rentabiliser les investissements consentis pour « donner un nouvel élan » au secteur ferroviaire dont le montant s'élève à plus de 16 milliards de dollars. « Le secteur ferroviaire n'a pas bénéficié pendant 30 ans de l'attention des pouvoirs publics. A l'indépendance de l'Algérie, il y avait 5500 km de chemins de fer contre seulement 3500 km de nos jours. Le transport des voyageurs et le fret sont en baisse », a souligné M.Maghlaoui. Il a rappelé toutefois que l'Algérie est en voie de rattraper le retard en lançant des projets de rénovation et d'extension du réseau sur 3000 km. M.Benameur a entamé son accession à la tête de la SNTF par une fausse note. L'annonce de sa désignation a été assombrie par l'accident de Lakhdaria qui a fait quatre blessés et un disparu. M.Maghlaoui a qualifié cet incident qu'il a imputé à « l'erreur humaine » de « très grave ». « Je dis c'est grave de laisser entrer un train de carburant en même temps qu'une locomotive dans un tunnel de 700 m. Il y a des questions à se poser. Il y a eu une erreur d'aiguillage quelque part. La commission d'enquête va le déterminer », a-t-il dit à ce propos. « On sanctionnera quand il faudra sanctionner, mais la priorité est de remettre en circulation le train sur cette voie », a-t-il ajouté. Pour ce qui est de la réouverture du tunnel, le ministre a relevé qu'il est encore trop tôt pour fixer une date à cette échéance étant donné que les experts techniques et ceux des chemins de fer sont à pied d'œuvre sur le lieu de l'accident et n'ont pas encore donné leurs conclusions. « Les experts ont exploré 300 m du tunnel et constaté des éboulements, mais ce n'est pas l'aspect visuel qui va déterminer la qualité du tunnel. On veut s'assurer de la fiabilité totale du tunnel avant sa mise en exploitation. Il faut attendre le refroidissement du tunnel, retirer la ferraille, diagnostiquer et réparer », a-t-il signalé.