A l'image de toutes les localités de la wilaya de Tizi Ouzou qui ont subi le diktat terroriste pendant des années, celle de Boumhani, constituée de 16 hameaux, a reçu un coup dur en matière de développement. Relevant de la commune de Aïn Zaouïa, dans la daïra de Draâ El Mizan, elle est distante de 50 km du chef-lieu de wilaya. Le village renferme plus de 16 000 habitants. Des secteurs vitaux et des infrastructures indispensables tournent au ralenti. Interpellées par les villageois, les autorités ont accordé une entrevue pour examiner et débattre des différentes demandes. Néanmoins, le comité du douar déplore qu'aucune suite n'ait été donnée. Motif invoqué, les raisons sécuritaires. Ce motif qui revient dans la bouche des administrateurs cache un certain immobilisme dans la prise en charge des doléances de la population locale. Les représentants du comité estiment qu' « il faut distinguer entre la forêt de Boumhani et la cité dans laquelle nous vivons ». Les citoyens de cette commune payent, au quotidien, un lourd tribut à cette distinction. Le bureau de poste de Boumhani n'assure pas le service financier. L'acheminement des fonds vers cette région a toujours posé problème en raison de l'insécurité. A une centaine de mètres de la poste, il existe maintenant un campement de la garde communale et une caserne militaire, qui peuvent garantir la sécurité des usagers et des fonctionnaires, estiment les représentants des douars. C'est un état de fait qui pénalise les citoyens. Ces derniers sont obligés de se déplacer au chef-lieu communal, à 15 km de Boumhani pour effectuer des retraits. « Ce sont en grande majorité des veuves et des retraités qui subissent les contraintes de longs, pénibles et coûteux déplacements au chef-lieu de la commune », déclare M. Zimouche, président de la coordination des villages. Dans une réponse à une requête qui consiste à doter le service de fonds, le directeur régional d'Algérie Poste s'est engagé à affecter deux postiers pour le traitement du courrier, a-t-on indiqué. Quant au chef de daïra de Draâ El Mizan, il a exclu la dotation de la structure en fonds dans l'immédiat. « Cela ne pourrait se faire qu'après analyse et examen de la situation qui prévaut dans notre région », dit-il. Contrairement au fonctionnaire, le P/APC, de Aïn Zaouïa a déclaré lors de la dernière rencontre avec les autorités de wilaya et du chef de daïra, que « les motifs évoqués par le passé concernant l'acheminement de fonds ne sont plus d'actualité, après l'installation des deux structures de sécurité ». Le secteur de la santé est également à la traîne. Les services assurés par la polyclinique sont limités. Des engagements ont été pris par la direction de la santé, mais la concrétisation tarde, il y a, entre autres, l'affectation d'un dentiste provisoirement, en attendant le recrutement d'un permanent. Dans la perspective de doter le centre de santé d'autres commodités, tels un laboratoire d'analyses, une pharmacie et un service de cardiologie. Mais des moyens humains devront suivre. Sur le même registre, dans les villages Kentidja, Ath Mâammar et Ath Aâmar Mouh, il n'existe aucune salle de soins. Le secteur de l'éducation n'est pas en reste. La population a demandé l'inscription d'un lycée. « Le nombre d'élèves scolarisés dans ce palier justifie largement la construction de cet établissement. Nos lycéens doivent se lever très tôt pour rejoindre l'établissement de Draâ El Mizan qui se trouve à une vingtaine de kilomètres. Les moyens de transport sont aussi très vétustes et inconfortables », ont-ils réclamé.