Beaucoup reste à faire pour mettre en place les infrastructures nécessaires au secteur de l'audio-visuel. La presse écrite reste toujours la plus mal lotie d'entre toutes les parties de la chaîne. Le ministre de la Communication, Abderrachid Boukerzaza a rejoint, dimanche dernier, les journalistes exerçant à la maison de la presse Hakim Taâkouchet, sise à la zone industrielle Palma, pour constater leurs conditions de travail, qui demeurent pour le moins indignes de la corporation, dans une ville qui aspire au statut de pôle de la communication pour la région Est. C'est à l'issue d'une visite effectuée à la wilaya, que le premier responsable du secteur de la communication a pu se faire une idée claire sur l'état des lieux, dans une structure qui ressemble à tout sauf à une maison de la presse. Les infiltrations d'eaux de pluie, causant parfois des inondations en hiver, le manque d'eau, l'exiguïté, l'absence d'éclairage et l'insécurité sont les principaux problèmes soulignés par les locataires des lieux. Le ministre dénoncera, en outre, la démission des autorités locales, dont le rôle reste déterminant pour la promotion de l'information de proximité au profit du citoyen, surtout que la wilaya est un immense chantier à ciel ouvert. Cette dernière devra s'ouvrir encore sur un autre chantier, dont le but sera de créer un pôle de communication, qui aura à couvrir toute la région est du pays. Selon Abderrachid Boukerzaza, les moyens financiers mis en place pour appliquer le programme du gouvernement pour la réalisation d'un pôle de communication à Constantine sont disponibles, mais d'autres efforts restent à fournir pour parfaire l'opération et assurer la promotion de la fonction culturelle de la ville. Dans ce sens, la première étape passera par la réalisation de deux nouveaux studios au profit de la station régionale de Constantine, sise à la rue Kaddour Boumeddous, pour un montage financier de 54 MDA (millions). L'institution devra acquérir, dans un futur proche, le statut de chaîne régionale avec un programme de deux heures par jour. Un effort qui nécessitera aussi le renforcement du potentiel humain, technique et logistique, selon le propre vœu du directeur de cette structure, qui a annoncé le lancement des essais sur Internet pour le 5 juillet prochain, avant de passer au satellite dans deux ans. Parallèlement, le retard accusé dans la réalisation des infrastructures nécessaires pour la mise en place de la télévision numérique terrestre sera comblé par le renforcement des capacités du centre émetteur de la télédiffusion algérienne (TDA) de Kef Lakehal, dans la région de Djebel Ouahch. Côté presse écrite, la délocalisation des imprimeries et la mise en place d'un mécanisme de contrôle de l'impression et de la distribution permettront, selon le ministre, de maîtriser « l'industrie » de l'information. L'on notera, par ailleurs, que la visite du ministre a coïncidé avec l'ouverture officielle des portes ouvertes sur la communication, abritées par le palais de la culture Malek Haddad du 2 au 6 mars. Une manifestation qui a drainé un nombre impressionnant de participants, dont, outre les trois chaînes publiques de télévision et la radio régionale de Constantine, tous les acteurs du secteur de la communication en Algérie.