Réponse sèche et immédiate de Moussa Touati, président du Front national algérien (FNA) au président du Sénat, Abdelkader Bensalah : « La révision de la Constitution doit impérativement passer par un référendum populaire. » Cette déclaration faite hier dans l'après-midi à Sidi Bel Abbès lors d'une rencontre des élus du FNA intervient, en effet, au lendemain du discours prononcé par M. Bensalah à l'ouverture de la session du printemps du Sénat. « La question de la révision de la Constitution ne peut être du seul ressort des deux chambres parlementaires », a déclaré Touati, ajoutant : « Comment accepter le fait que des députés, élus avec moins de 20% des suffrages exprimés, décident au nom de tous les Algériens de l'amendement de la loi fondamentale du pays ? ». « Nous respectons les points de vue des partisans de la révision, faut-il encore qu'ils respectent la souveraineté du peuple », a-t-il appuyé. En ce sens, Moussa Touati met en évidence le principe fondamental de la souveraineté populaire qui, a-t-il insisté, est un concept authentiquement consacré par cette même Constitution. Selon lui, une charte définissant clairement la nature du régime politique, ses orientations économiques et son mode de fonctionnement constituent une étape « vitale » devant précéder l'amendement de la Constitution. « Il faut au préalable éclaircir certains concepts et veiller à préserver les grands équilibres politiques dans le pays. » Tout en rappelant les conditions dans lesquelles a été élaborée la Constitution de 1996, le président du FNA a soigneusement évité d'évoquer la question de sa candidature à la présidentielle de 2009. « Il est encore tôt pour se prononcer. Nul n'est en mesure de prédire l'évolution politique du pays dans les mois à venir », dit-il. Sur la question relative à la oûhda talita (troisième mandat) que réclame le FLN et une multitude de partisans de Bouteflika, Touati a eu ces mots : « Ce n'est pas un roi et l'Algérie n'est pas une monarchie. » A ce jour, le président de la République n'a encore rien dit, ni sur la révision constitutionnelle ni sur sa volonté de briguer un troisième mandat présidentiel.