A la demande du wali de Jijel, notre collègue du quotidien Echourouk El Youmi, Yasser Abdelhaï, vient de recevoir un huissier de justice qui lui a signifié le versement, avant le 15 mars, outre les frais de justice, d'un montant de quatre millions de dinars de réparation de dommages causés, tel que stipulé dans les jugements rendus par la cour d'appel de Jijel dans quatre affaires. Le journaliste que nous avons rencontré s'étonne de prime abord que lui soit demandée la totalité de la somme, alors que le jugement énonce qu'il en est redevable solidairement avec le directeur de la publication. Logiquement, nous dira-t-il, la notification ne devait concerner que la moitié du montant pour chaque affaire. Autre incohérence relevée par notre collègue, dans une des quatre affaire (n°93407 du 23 mai 2007), le jugement rendu par le tribunal de Jijel considère le directeur de la publication présent à l'audience alors que ce dernier ne s'est déplacé pour aucun procès dont les jugements par défaut du tribunal ne lui ont pas été notifiés. Ce dernier peut encore dès notification du jugement faire opposition aux jugements de première instance. Ces affaires avaient été jugées en janvier 2007 par le tribunal de Jijel et les verdicts confirmés — la peine de prison commuée en sursis — par la cour de Jijel, courant mai de la même année. Mis en demeure de libérer cette somme dans un délai de 20 jours, le journaliste risque de voir ses biens mobiliers, ou en cas d'insuffisance ou d'inexistence, ses biens immobiliers saisis. Habitué des tribunaux, le journaliste, qui totalise 26 plaintes depuis 2002, dont 7 de l'actuel wali de Jijel, 2 des directeurs de l'administration locale et celui des Domaines et 1 de l'ex-P/Apw, se dit dans l'incapacité de verser cette somme. « N'ayant pas de passeport, tout ce qu'on peut me saisir aujourd'hui se résume à ma carte nationale. » Notre collègue ajoutera qu'étant dans l'incapacité de verser cette somme, « je compte transmettre des demandes au ministère et à la direction de wilaya des affaires religieuses pour percevoir une part du fonds de la zakat puisque le verset 60 de la sourate Ettouba cite son versement aux surendettés parmi les huit catégories d'attributaires de la zakat ». A noter enfin que sur les 7 procès intentés par le wali suite à une série d'articles concernant la gestion des affaires publiques dans la wilaya, le journaliste a bénéficié de deux acquittements.