La cour d'appel de Paris, en confirmant le verdict contre le général Paul Aussaresses et les éditeurs de son livre Services spéciaux, Algérie 1955-1957, avait posé un précédent judiciaire pour éclairer la feuille de route des prétendants candidats à des crimes et/ou apologie de crimes réprouvés par la conscience collective. Si le général tortionnaire, spécialiste de la gégène, Paul Aussaresses, refuse d'abdiquer à 84 ans, en revendiquant, toute honte bue, son passé peu glorieux, en criant sans retenue ni compassion pour ses victimes : « je suis sans regrets, ni remords. » Et même après l'énoncé du verdict de la cour d'appel de Paris, le vil coyote, clone de Bigeard et autres Salan, Challe et Maurice, ne se sentait pas enclin à demander pardon, souligne-t-il sans état d'âme. La cour a suivi les réquisitions de l'avocate générale, Marie-Jeanne Vieillard, qui avait réclamé, en février 2003, la confirmation des sanctions prononcées en première instance en janvier 2002, 7500 euros d'amende contre Paul Aussaresses et 15 000 euros contre chacun de ses éditeurs Plon et Perrin. Le mouvement anti-raciste MRAP et la Ligue des droits de l'homme (LDH), qui s'étaient portés partie civile, se sont réjouis de la décision. Si encore la justice française ne s'était pas prononcée sur la torture elle-même puisque les crimes d'Algérie sont, en l'état actuel du droit français, amnistiés et prescrits. Si pour les éditeurs marchands qui ont crié à la censure, malgré la décision de la cour d'appel de réduire le nombre de passages de l'ouvrage qui constituent, selon elle, une apologie de la torture par rapport à la décision de première instance, notamment en ce qui concerne le sieur Olivier Orban, directeur de PIon, qui était poursuivi en tant qu'auteur principal de l'infraction (crime) pour apologie de la torture, tandis que sa filiale, Penn, et le général Aussaresses l'étaient pour complicité de ce délit. Pour l'avocat de la Ligue des droits de l'homme, Henri Leclerc, « cette décision parait normale. On constate que la notion de crime de guerre est une notion universelle. On ne peut faire l'apologie d'aucun crime de guerre, quels que soient le lieu et les circonstances dans lesquels ils ont été commis ». « C'est une première victoire qui honore la France dans la mesure où elle lui permet de regarder son histoire en face, avec courage et lucidité » a, pour sa part, commenté l'avocat du MRAP, Pierre Mairat. Pour rappel, le livre d'Aussaresses, qui a fait grand bruit (et scandale d'Etat) parmi les hommes politiques français et ébranlé les hauts gradés de l'armée, le vieux tortionnaire détaille les actes inhumains qu'il infligeait à ceux qu'il considérait comme des « terroristes ». Nul remords, ni début de doute sur les actes inhumains qu'il infligeait à ceux qu'il considérait (ou considère toujours ?) comme des « terroristes ». Nul remords, ni début de doute sur les exécutions sommaires, les viols. L'ex-chef des Services spéciaux en Algérie a révélé, pour la première fois, des éléments sur la mort de Ben M'hidi, assassiné en le jetant par la fenêtre de son service. A la fin de la guerre d'Algérie, l'ignoble général n'a pas délaissé sa passion pour la torture. Passé expert en la matière, il n'a pas hésité à mettre ses « compétences » au service des Américains, notamment lors de la guerre du Vietnam. Par analogie à ce sinistre passé colonial, la chaîne ouverte par procuration Al Jazeera, au quart vide, post 3e et éternelle guerre du Golfe, vient de revisiter, le mois dernier, les procédures et éléments de preuves de crimes contre l'humanité perpétrés contre le peuple algérien, à l'ère des « guerriers sans statut de Guantanamo ». Cette chaîne « audimatée » par un financement occulte et blanchiment d'argent « dégueulasse » vient « mimétiser » le sondage d'opinion « inventé pour l'exercice de la citoyenneté d'ailleurs », pour appeler au meurtre et assassinat à ciel ouvert dans l'Algérie du million et demi de martyrs qui tardent à revenir. Si l'Etat algérien, par porte-parole du gouvernement interposé, décide de ne pas donner une suite officielle à l'aventure rétrograde de la chaîne en question, la vox populi, qui a pris à bras-le-corps l'aventure du jeu dangereux et fatal d'Al Jazeera, condamne fermement l'aventure hollywoodienne des seigneurs sans honneurs de ce média haineux et phraséologiquement mesquin. L'apologie du crime contre l'humanité et crime d'agression morale contre le peuple et la conscience collective du peuple algérien ne doit pas passer sans suite logique, qu'est le châtiment. Si la compétence de la CPI, instituée en 1998, est de juger les crimes abominables que la conscience collective universelle répugne et condamne, les peuples des Nations unies qui se sont déclarés résolus à mettre fin à la barbarie et à toute atteinte à la dignité de la personne humaine et des peuples, se doit de prendre acte de tels actes et déclarations dégradantes et humiliantes pour les peuples décolonisés par une révolution contre la bêtise humaine des « civilisés » post-sainte alliance et pro-coalition de l'axe du mal et autre « guerre juste » au sens de Hugo de Groot. La responsabilité professionnelle du directeur de publication et des programmes de la chaîne qatarie Al Jazeera est totalement et intégralement engagée dans le sinistre spot publicitaire génocidaire d'Al Jazeera par Internet interposé, concernant le drame que vit quotidiennement le peuple algérien, auquel on n'a pas pardonné lorsqu'il a décidé de prendre les armes pour libérer le peuple et le pays un certain 1er novembre (formule chère, même à un général français d'une certaine époque). Enfin, si des poursuites pénales ne sont pas engagées contre l'esprit des criminels parabolés à l'ère de la mondialisation et de la liberté d'expression et de presse même infâme, il est de notoriété intellectuelle, de déontologie et d'éthique de clamer haut et fort que l'appel d'Al Jazeera, resté depuis lettre close dans cet « îlot abîmé », est un crime contre la conscience humaine collective des damnés de la terre qui ne vivent pas au chevet d'Iwing et autres JR pour siroter une cuite de J§B dans le désert des Tartares. L'auteur est : Université Mouloud Mammeri