D'un père algérien et d'une mère libanaise, Warda est née en juillet 1940 en région parisienne. Son père était propriétaire d'un cabaret de musique arabe installé dans le Quartier Latin de Paris, dont Warda sera la vedette jusqu'à sa fermeture en 1958, date de l'exil de toute la famille au Liban. Sa mère l'a initiée dès son plus jeune âge à la chanson libanaise. Le public découvre Warda grâce à une émission TV pour enfants diffusée par la R.T.F en 1951, alors qu'elle a seulement 11 ans. Chaque jeudi, elle assurait la présentation de cette émission et interprétait une chanson devant son jeune auditoire.Quand Warda commence à chanter auTanyos, une boîte de nuit célèbre, elle n'a que 17 ans. Une nuit, le chanteur Mohamed Abdelwahab est dans le public. Il lui propose de composer pour elle et deviendra son mentor. Les méthodes de travail de Abdel Wahab sont rigoureuses, quasi tyranniques, mais Warda lui sera reconnaissante. En 1959, Riad Sombati (grand compositeur arabe), qui ne l'avait entendu que sur les ondes égyptiennes qui retransmettaient Djamila, chantée au Festival de Damas, a été séduit par sa voix. Il décide alors de la prendre sous son aile en l'invitant au Caire, où il composera beaucoup de chansons pour elle, dont Loubat el Ayyam et Nida el Dhamir, ou encore les deux poèmes : Ya huria ana bendahlek (« Liberté, j'écris ton nom ») et Dalia Djamila, en l'honneur de la Palestine. Warda retrouve l'Algérie après l'indépendance, se marie, se consacre à sa famille jusqu'au moment où le président Boumediène la relance en 1972. Elle entame la deuxième partie de sa fabuleuse carrière en rejoignant l'Egypte, où elle travaille avec les plus grands compositeurs et se hisse très vite au tout premier rang de la chanson arabe qu'elle occupera trois décennies durant. Celle qui est considérée comme la reine du « tarab « , un des styles musicaux les plus authentiques basé sur le registre émotionnel, n'a pas peur de prendre des risques, de les assumer et de les dépasser. Son répertoire alternant au gré de l'actualité, mélodies d'amour et chants patriotiques, comprend près de 300 chansons. Son parcours est à la mesure de son appartenance au patrimoine universel, tout en symbolisant la complémentarité entre le Maghreb et le Machreq, les deux versants du Monde arabe.