La fleur algérienne qui a germé dans tous les coeurs arabes. Qui ne connaît pas la divine Warda El-Djazaïria, ce grand nom de la chanson arabe qui a su, tout au long de sa carrière riche et pleine, conquérir tous les coeurs des amoureux de la belle chanson. Née vers les années 40 d'un père émigré en France, et d'une mère libanaise, Warda a pu acquérir, dès son plus jeune âge, un goût prononcé pour la chanson orientale et chantait déjà du Mohamed Abdelwahab et Farid El Atrach. A 11 ans, elle présentait une émission enfantine sur les ondes de la RTF, au cours de laquelle elle chantait pour son jeune auditoire. Déjà, à cet âge, les musiciens lui prédisaient un avenir radieux dans la chanson. Dès 1954, année de la Révolution algérienne, Warda, à la fibre patriotique criante interprète des chants patriotiques tels que Bladi ya bladi (ô, mon pays), Ya mraouah lebled (toi qui retournes au pays); Ana mil Djazaïr, ana Arabia (je suis d'Algérie, je suis Arabe) dédiée à la résistance féminine en Algérie. Elle s'implique également dans la cause palestinienne et chante Dalia djamila et la pièce musico-théâtrale Al ikhwa thalata Deir Yassine. A l'Indépendance, elle regagne le pays, se marie et quitte la scène artistique pendant une dizaine d'années. Vers 1972, elle reprend la chanson ave itre interprété pour le dixième anniversaire de l'Indépendance «A douka ya ameli» qui marquera son retour à la chanson. Et son chemin artistique reprendra avec El ouyoun essoud, Khelik hina, Wahachtouni, Min baïd et d'autres titres encore qui lui vaudront gloire et reconnaissance. Son second mariage avec Baligh Hamdi lui permet d'accentuer son talent et de redoubler de succès. Ses grandes qualités vocales, son extrême sensibilité et surtout sa faculté linguistique ont fait que Warda sait interpréter aussi bien le folklore arabe du Golfe arabique, de la Méditerranée ou de l'Atlantique. Ses albums se succèdent et dépassent les frontières. Après quelques années d'absence, un certain recul, puis un soubresaut ; vers les années 90, Warda El-Djazaïria fait encore parler d'elle avec des titres magnifiques: Nar el ghira, Batwannes bik qui font un tapage médiatique énorme. Avec un nouveau look, cheveux courts et silhouette plus mince «que certains attribuent beaucoup plus à sa maladie qu'à un régime», la sulfureuse Warda a reconquis son public qui ne l'avait pas oubliée et s'inquiétait de ne plus la voir sur scène. Cette année, l'enfant prodige revient au pays et fête avec nous le 40e anniversaire de l'Indépendance. Comble du hasard, son anniversaire coïncide avec la clôture du Festival de Timgad, l'occasion a été alors de lui rendre hommage, de la féliciter, de la remercier, de lui témoigner notre amour, notre reconnaissance, de lui signifier l'extrême importance qu'elle a dans le coeur des Algériens. Le rendez-vous était des plus beaux, l'émotion étant forte, les larmes étaient abondantes, l'hommage étant grandiose digne d'une grande dame de la chanson arabe qui a hissé très haut le drapeau algérien, mille mercis à cette déesse de l'amour, patriote et combattante qui a pu s'élever au-dessus de tout, prouver sa valeur et gagner la place qu'elle mérite sur la scène artistique mondiale. A d'autres succès...