L'achat de médicaments ne cesse de grever lourdement le budget des ménages. Encore une fois, les prix sont à la hausse pour diverses raisons. Une cacophonie difficile à cerner. La nouvelle liste des médicaments soumis au tarif de référence pour le remboursement vient d'être entérinée par le gouvernement. Il s'agit de 259 dénominations communes internationales (DCI) formes et dosages de médicament qui sont concernées en plus de la liste des 116 produits élaborée en 2006. En tout, 375 DCI sur les 1073 que compte la nomenclature des médicaments remboursables sont aujourd'hui remboursées sur la base d'un tarif de référence fixé par le comité national du remboursement dont la présidence revient au ministère du Travail et de la Sécurité sociale. De nouvelles DCI enregistrées pour la première fois ont été également introduites dans la nomenclature nationale. Ce tarif de référence sera appliqué dans un délai de trois mois après la publication de l'arrêté dans le Journal officiel. Cette liste tant attendue est en fait venue deux ans après l'instauration du tarif de référence, alors que le délai pour son élargissement à d'autres médicaments était fixé à une année, ce qui devait être fait normalement en avril 2007, et l'actualisation des DCI doit se faire chaque trimestre. Chose qui devait être faite en janvier dernier. D'ailleurs, de nombreux médicaments pour lesquels des attestations de remboursement ont été accordées par ce même comité depuis plus d'une année pour certains, ne sont toujours pas remboursés en raison du retard accusé dans l'élaboration de cette fameuse liste. D'ailleurs, de nombreux malades se sont vu rejetées leurs ordonnances par les caisses de la sécurité sociale. « Ils ne sont pas encore portés sur la liste des médicaments remboursés », leur explique-t-on. Une anomalie pourtant signalée par les responsables concernés, mais qui est restée sans écho. D'autres anomalies sont aussi constatées telles que le non-remboursement de certains médicaments pourtant considérés essentiels dans le traitement de certaines pathologies lourdes. Le patient est rarement informé sur les raisons. Par ailleurs, cette nouvelle liste soumise au gouvernement, un dossier censé être traité au niveau ministériel et présenté pour la première fois au conseil de gouvernement, sera, selon certaines indiscrétions, à l'origine de nombreuses perturbations pour certains médicaments compte tenu des tarifs de référence appliqués à certains dosages. « Des erreurs monumentales sont commises sur certains produits et les différents dosages », nous a-t-on expliqué, d'autant que ces tarifs de référence, a-t-on ajouté, ont été calculés sur la base des prix des médicaments pendant le premier semestre 2007. « A cette époque, 1 euro était à 93 DA alors que le cours aujourd'hui est passé à 100 DA. Il est évident de constater une perte de change de 10%. Soit l'équivalent de ce que le malade aura à payer en plus pour ces médicaments », nous dit-on. Cela veut dire, désormais, les patients auront à payer une différence encore plus chère s'ils décident de prendre un médicament princeps. Le recours au générique, comme le recommande aussi le gouvernement après avoir été exigé par le président de la République lors du dernier Conseil des ministres, ne semble pas être une préoccupation majeure. La preuve en est que le dossier relatif à la révision des marges bénéficiaires applicables à la production, au conditionnement et à la distribution des médicaments à usage de la médecine humaine, révisé deux fois, n'est pas encore tranché au niveau de la chefferie du gouvernement. Il en est de même pour la nomenclature de tarification des actes médicaux qui attend une issue suite au bras de fer qui oppose les deux ministères chargés de la question, à savoir le ministère de la Santé et celui de la Sécurité sociale. C'est aussi le cas de la mise en œuvre du système de la contractualisation, lancé depuis quelques années, mais sans être effectif. Tous les délais fixés pour la mise en application de toutes les dispositions réglementaires pour justement améliorer l'accessibilité aux soins des assurés sociaux et des ayants droit sont aujourd'hui retardés. Une situation qui complique davantage la prise en charge des patients algériens.