Menacés par les importateurs, les fabricants d'articles scolaires ripostent par « la santé ». Hadj Dellalou, président de la Fédération des parents d'élèves, a promis aux fabricants d'articles scolaires de déposer sur le bureau du ministre de l'Education le dossier que ceux-ci doivent « confectionner avec preuves à l'appui, au sujet de la toxicité supposée de certains articles scolaires importés ». Regroupés autour de l'Association de fabricants algériens d'articles scolaires ( AFAAS), dirigée par Aomar Madani, ces derniers se sont rencontrés à Oran chez un adhérent pour débattre de l'avenir de leur activité et des problèmes de concurrence, selon eux déloyale, que leur imposent les importateurs. Eux-mêmes soutenant (en tout cas se gardant de s'exprimer contre) le libre marché et l'adhésion de l'Algérie à L'OMC, il ne leur reste plus que l'issue sanitaire, et donc juridique, pour tenter de convaincre les pouvoirs publics et espérer une fermeture des frontières aux produits de moindre qualité, disent-ils, que ceux qu'ils fabriquent mais qui ont inondé le marché. Avec un même prix au détail, les commerçants, y compris les grossistes, se font des marges plus importantes avec les produits importés qu'ils privilégient. Pour le moment, le seul document présenté concerne un rapport des analyses effectuées sur un protège- cahier de couleur noire, avec la mention « importé d'Asie » (prélèvement effectué par l'AFAAS) donnant une teneur de 43ppm et des analyses effectuées sur un protège-cahier d'origine nationale de couleur bleue et une teneur inférieure à 1ppm. D'après le document, ces analyses ont été commandées au Centre de recherche scientifique et technique en analyse physicochimique (CRAPC), par l'Association qui veut faire valoir son idée et un adhérent pour analyser le produit qu'il fabrique lui-même.