L'offensive antiterroriste menée par les troupes de l'ANP dans les maquis de Yakouren, aux limites de la wilaya de Béjaïa, depuis une dizaine de jours se poursuit toujours, a-t-on appris hier de sources locales. Tizi Ouzou. De notre bureau Mercredi dernier, des renforts humains et matériels ont été acheminés vers la zone des opérations où ont pris position, depuis fin février dernier, des unités d'élite dont des parachutistes. Le périmètre ratissé par les soldats englobe les forêts de Bounaâmane, Zekri, Tamgout jusqu'à Beni Ksila à l'extrême ouest de la wilaya de Béjaïa. C'est la localisation d'un important groupe terroriste dans ces régions boisées au relief escarpé, parsemées de grottes datant de l'époque coloniale, qui aurait motivé la mobilisation de ces « gros moyens » pour déloger les irréductibles de la branche locale d'Al Qaïda au Maghreb islamique. Certaines informations non confirmées de sources sécuritaires évoquaient au lendemain du déclenchement de cette opération la présence de l'émir national du Groupe salafiste pour la prédication et le combat (GSPC), Abdelmalek Droukdel, alias Abou Moussab Abdelouadoud, qui a succédé, l'été 2004, à Nabil Sahraoui tué par l'armée en Kabylie. Pendant une semaine, des hélicoptères de combat équipés de lance-roquettes dépêchés spécialement de la base aérienne de Réghaïa se sont relayés pour pilonner les positions présumées des terroristes. Aux raids aériens devait succéder la « pénétration » terrestre du terrain. Une étape ardue pour les soldats de l'ANP en raison des mines que les terroristes ont l'habitude de semer autour des casemates pour ralentir la progression des forces de sécurité. Hier, jusqu'à 17h, des hélicoptères continuaient à survoler la région de Yakouren, rapportent des sources locales contactées au téléphone. Acculés de toutes parts, les terroristes auraient tenté de desserrer l'étau. Des rafales à l'arme automatique ont été entendues dans la nuit de samedi à dimanche non loin du lieu ciblé par l'opération de ratissage. Il s'agirait d'un accrochage entre des militaires et un groupe terroriste. Selon nos informations, des éléments armés avaient tenté de prendre d'assaut un poste fixe de l'ANP sis près du village Ibeskriyène, à quelques kilomètres du chef-lieu de la commune d'Aghrib. La forte riposte des militaires a mis en échec leur plan macabre. Le groupe a battu en retraite à la faveur de l'obscurité. En maintenant la pression sur les maquis, l'armée vise à débusquer les éléments qui écument encore les montagnes de la région. Ce redéploiement des services de sécurité intervient au moment où la wilaya de Tizi Ouzou connaît un regain d'attentats terroristes. Le 1er mars, vers minuit, un important groupe armé s'est attaqué à la banque et à la poste de Tizi Rached, distante de 21 km du chef-lieu de wilaya. Armés de kalachnikovs et de grenades, les assaillants sont entrés dans la ville, tuant un policier. Le lendemain, c'est un convoi de l'armée qui a été ciblé à Mizrana, dans la région de Tigzirt. Un militaire a été tué et deux autres blessés suite à l'explosion d'une bombe artisanale actionnée à distance au lieudit Thala Mimoune.