Des informations font état de la présence de terroristes dans les maquis d'Amjoudh. Un attentat meurtrier a ciblé, avant-hier en fin d'après-midi, une patrouille pédestre de l'armée dans la commune de Beni Zmenzer, une localité située à une dizaine de kilomètres seulement au sud du chef-lieu de la wilaya de Tizi Ouzou. Cet acte terroriste a fait état de trois militaires tués et quatre autres blessés parmi les éléments de l'ANP, en vaste opération de ratissage dans les environs. Il s'agit, selon nos sources, de l'explosion de deux bombes de fabrication artisanale au passage des soldats de l'ANP au niveau du lieudit Iguelfane. La déflagration des deux engins explosifs a eu lieu à environ une heure d'intervalle. La première bombe n'a fait que deux blessés, ajoutent nos sources qui soulignent, en outre, que la seconde déflagration a été meurtrière, elle a coûté la vie à trois militaires qui auraient succombé sur place, tandis que les quatre blessés ont été évacués vers le CHU Nédir-Mohamed, où ils sont toujours en observation médicale, mais, apprend-on auprès d'une source hospitalière, leurs jours sont hors de danger. Il convient de souligner que le groupe militaire visé par cet attentat a été déployé la veille sur la périphérie de la forêt d'Amjoudh afin, justement, de renforcer les troupes déjà en opération de recherche dans les lieux, depuis jeudi dernier. Des informations concordantes font état de la présence de plus d'une dizaine de terroristes dans les maquis d'Amjoudh, réputés comme l'un des fiefs des hordes intégristes pour, sans doute, leur implantation stratégique, puisqu'ils s'étalent jusqu'à Aït Yahia Moussa via Tassadourt. Depuis l'attentat d'avant-hier, l'armée a renforcé considérablement son dispositif, avec notamment, la mise en branle d'un grand arsenal militaire constitué essentiellement de mortiers et de camions blindés stationnés tout juste à l'entrée des bois. En effet, les soldats de l'ANP maintiennent en continu leur offensive en vue d'anéantir les irréductibles qui se seraient repliés à l'intérieur de cette forêt. D'ailleurs, durant pratiquement toute la journée d'hier, les hélicoptères de l'armée n'ont cessé de pilonner et de bombarder, aussi bien à Amjoudh qu'à Tassadourt, où le périmètre forestier est bouclé dans sa quasi-totalité, avec notamment des barrages mixtes dressés sur les routes qui mènent vers Maâtkas, Beni Zmenzer et Beni Douala, tout juste aux portes du chef-lieu de wilaya de Tizi Ouzou. L'opération risque, sans doute, de s'installer dans la durée, étant donné que le ratissage s'intensifie, au point de faire venir en renfort même les troupes militaires ayant mené celle de Yakouren. Cette dernière a pris fin avant-hier. Toutefois, aucun bilan n'a filtré sur ce ratissage d'envergure qui a duré presque un mois. Seulement, rappelons que l'on a dénombré plus d'une dizaine de terroristes abattus, dont quatre ont été éliminés lors de l'attaque avortée contre la brigade de la gendarmerie, le 13 juillet dernier. L'opération s'est également soldée par la découverte d'un camp d'entraînement et la destruction de plusieurs casemates. Il semblerait que le groupe du Gspc, qui allait tenir un congrès à Yakouren, a réussi à desserrer l'étau des forces de sécurité pour rallier, ensuite, les forêts du sud de Tizi Ouzou, dit-on, afin de tenir leur rencontre. Cependant, l'offensive militaire dans les environs n'a pas permis aux acolytes de Hassan Hattab de se réunir afin, ajoute-t-on, de planifier, sans doute, leur plan d'attentats. Voulant déjouer l'action des islamistes armés, les forces de l'ordre comptent apparemment mettre les bouchées doubles en vue de donner un cinglant revers aux hordes intégristes. D'ailleurs, on a aperçu un grand convoi militaire, composé de pas moins de trente camions, se dépêchait, en renfort, hier, vers les lieux de ratissage. En somme, l'ANP avance lentement mais sûrement, pour entrer au coeur de la forêt afin de cibler les bases-arrière du Gspc.