Organisée, avant-hier, par la DJS à l'INSFP de Mila, la conférence de wilaya sur « La lutte contre les maux sociaux et les délits de mineurs » a mis à nu la propagation insidieuse des drogues parmi la population jeune et moins jeune. Les participants à cette conférence, qui n'est que l'appendice d'un programme de rencontres cycliques de sensibilisation sur la délinquance juvénile et son redoutable corollaire, la consommation de stupéfiants et de barbituriques, ont, à l'unanimité, tiré la sonnette d'alarme quant à l'emprise du mal sur cette frange de la société. Constat étayé par le colonel du groupement de la gendarmerie nationale, Tahar Moralent, qui démontrera, sur la base des bilans 2006 et 2007, la recrudescence fulgurante des affaires de saisie de drogue. A cet effet, il dira : « L'Algérie est devenue un carrefour d'acheminement des drogues via les pays du Sahel, et est en phase de balancer de zone de transit en zone de culture ». La psychologue Sara Benloucif gratifiera l'assistance d'un exposé magistral sur la stratégie de lutte contre les maux sociaux. Une démarche intégrative qui doit inclure un processus de prévention fondé sur le triptyque de la promotion de l'information, l'éducation et la communication (IEC). « La mise en place d'un programme d'action multiforme : culturel, scientifique et sportif, est salutaire », renchérit-elle. Le pourcentage renversant des 36% de collégiens sondés, dont 8% de filles, qui avouent avoir consommé de la drogue, est édifiant à cet égard. « Adolescence, marginalité et déviance » et « Le rôle des cellules d'écoute et de prévention », deux thèmes développés respectivement par Mohamed-Nadjib Nini, professeur et chercheur à l'université Mentouri de Constantine et Amel Boughrara, psychologue, constituent autant de problématiques ayant suscité des débats intéressés et intéressants. « Notre jeunesse est devenue nihiliste, car délaissée, marginalisée, sans repères et laminée par les dysfonctionnements familiaux et un processus de socialisation fragile », a-t-il indiqué. Se dédouanant du préjugé, selon lequel l'institution de la gendarmerie nationale n'est qu'un appareil répressif, T. Moralent rappellera que « la lutte contre la toxicomanie n'est pas seulement l'affaire des services sécuritaires. La famille, l'école, la mosquée, le mouvement associatif, sont autant de synergies à mettre en combinaison pour endiguer la prolifération alarmante des stupéfiants et des psychotropes ». Arrestation de 35 individus Les éléments du groupement de la gendarmerie de Mila ont procédé à l'arrestation, entre le 28 février et le 6 mars, de 35 individus, dont 9 ont été placés sous mandat de dépôt. Des 23 affaires traitées par ces mêmes services, plusieurs d'entre-elles sont liées au vol, la vente sans autorisation de boissons alcoolisées, coups et blessures volontaires, détention et consommation de drogue. Durant la même période, les unités de la gendarmerie ont, dans le cadre de la lutte contre le non-respect du code de la route, enregistré 77 cas de retrait systématique de permis de conduire, ainsi que 138 contraventions et délits et 345 amendes forfaitaires. Les 12 accidents de la circulation, qui se sont produits durant cette semaine, ont fait, quant à eux, 26 blessés.