Le chanteur d'expression kabyle Ferhat Medrouh vient de produire un album aux couleurs folkloriques, riche et essentiellement puisé du terroir national. Un mélange de chaâbi et de sons acoustiques traditionnels. Intitulé Semhethagh (pardonnez-nous), le nouvel album du chanteur kabyle Ferhat Medrouh vient de sortir chez Tadukli édition. Le titre de cette nouvelle production artistique, qui sonne comme la reconnaissance d'une faute, d'une offense pour lesquelles on cherche à se faire pardonner, est une chanson en hommage aux acteurs de la Révolution. Ce chanteur compositeur à la voix chaude chante des textes poétiques puisés du terroir amazigh et célèbre la Révolution et l'immense sacrifice des martyrs pour que l'Algérie recouvre son indépendance. Il rend ainsi hommage aux veuves, aux enfants et aux orphelins des chouhada, aux moudjahidine et à tous ceux qui ont œuvré pour la libération du pays. Semhethagh est interprétée avec Hassiba Amrouche, Hamidou, Hakim Salhi et Manal Guerbi (présentatrice de l'émission Alhane wa chabab de l'ENTV). Evoquant le courage, le dévouement et l'engagement des combattants pour la cause nationale, Ferhat Medrouh, avec un ton tranchant, revient dans le présent dans cette même chanson, pour émettre le vœu de voir la société algérienne à nouveau unie comme à l'époque coloniale, pour relever le défi de l'avenir. Outre ce voyage dans le temps ou plutôt cette plongée dans la mémoire, l'album offre une variété musicale. 7 autres chansons, dont Ulamek (c'est impossible) un superbe duo avec la chanteuse Taouès, parlent d' amour, de l'enfance, de l'hypocrisie, de la jalousie, du mariage. Des maux de la vie. Le chanteur raconte sa propre expérience, ses déceptions du passé et ses succès d'aujourd'hui, son amertume de jeunesse et sa lucidité d'aujourd'hui dans des chansons comme Nek akk d-rrag (moi et l'amertume), Awin Irefden (celui qui porte), Ur Ighi Id Qqar kan (ne nous dis pas) ou Yesmektayid (ça m'a rappelé…). Combatif, il dénonce le monde des opportunistes, des gens sans foi ni loi et des manipulateurs d'opinion. « J'exprime ce que je ressens, ce que j'ai vécu, je vois et je vis. Mes chansons viennent du fond du cœur », nous confie le chanteur qui s'inspire non seulement de l'époque où il ne pensait qu'à sa dulcinée, mais aussi des fragments de souvenirs qui restent de son adolescence perturbée. Usant de différents instruments dont le violon, le banjo et le mandole, le chanteur compose et compile des airs qui donnent du baume au cœur, qui offrent des moments d'évasion, de plaisir. Des airs qui caressent les oreilles et bercent l'auditeur. C'est un album riche en couleurs folkloriques essentiellement tirées du terroir national. Ferhat Medrouh affirme avoir travaillé d'arrache-pied pendant huit mois pour le mettre au point. C'est le fruit d'un travail de longue haleine, en donnant dans cet album le fin du fin de ses productions.