, «Athulawin» (femmes) est le titre d'un nouvel album réalisé par l'auteur de Alaylou, Ouazib Mohand Ameziane, mis sur le marché. Présenté par l'artiste, dimanche, à la maison de la culture de Tizi Ouzou, lors d'un point de presse, cet album se constitue d'une dizaine de chansons, toutes à texte et traitant d'une thématique diversifiée, inspirée pour l'essentiel du vécu de leur auteur, tels que l'amour, la fraternité, le courage, la solidarité, l'honneur et autres liants sociétaux. «Cet album est un hommage spécial dédié aux femmes, qui sont nos mères, sœurs, épouses et filles, pour leur courage dans le combat quotidien pour la vie et la dignité», a souligné M. Ouazib, qui a stigmatisé «une certaine attitude voulant que des artistes ayant encensé et sublimé la femme à travers des chansons déclinées durant le jeune âge, tournent le dos, une fois âgés, à la chanson sentimentale, pensant, à tort, que celle-ci est incompatible avec l'âge et les dévaloriserait aux yeux de leurs fans». Athulawin, Awin Izeraan Adu (à celui qui sème le vent), Intas Iyema (dites à ma mère), Ferfer Ayithvir ferfer (prends ton envol, pigeon), Mazal Itij Adyachrak (le soleil se lèvera), sont parmi les titres de ce nouvel album, édité par la maison d'édition Amazigh de M'Chedallah (Bouira). «Je ne fais pas dans la fiction ou la romance, mes œuvres sont inspirées d'un réel vécu, au gré des circonstances qui guident ma muse. Cela m'a pris deux ans pour maturer ce produit», assure le chanteur qui dit «avoir introduit dans l'arrangement musical de nouveaux instruments, tels que le violon acoustique, la mandole acoustique et la flûte». S'exprimant sur son option pour la chanson à texte, il a affirmé que celle-ci «constitue pour une culture de tradition orale comme la notre, le meilleur véhicule de messages à valeurs culturelles, éducatives et pédagogiques, contrairement à la chansonnette qui reste un produit saisonnier et à but commercial», a-t-il fait remarquer, en nuançant son propos par le fait qu'il ne se considère pas être «contre la chanson légère à rythmes, mais à condition que celle-ci soit couplée avec la bonne parole, habillée d'airs musicaux puisés du terroir». Sur ce chapitre, il estime, également, que «le goût de la bonne parole, tout comme l'oreille musicale, se cultive dès le jeune age, d'où l'importance du rôle des mass médias dans l'éducation artistique, malheureusement on assiste actuellement à la promotion de la médiocrité doublée de vulgarité», s'indigne l'artiste. Tout en déplorant le fait, selon lui, que «les jeunes générations soient endoctrinées (par certains médias) à la chansonnette de la petite semaine, parce que rentable commercialement», Ouazib admet, toutefois, «l'existence d'un public connaisseur de la chanson poétique, mais on ne lui donne pas assez l'occasion d'apprécier et de découvrir ce qui se fait de nouveau en la matière». Pour preuve de ce manque d'intérêt manifesté à l'endroit de la chanson à texte, l'artiste a fait état de son expérience personnelle, en déclarant avoir fait «l'objet d'un refus, ces dernières années, de se produire sur scène à Béjaïa et Bouira, pour des raisons qui n'ont rien à voir avec l'art», a-t-il soutenu, tout en se réjouissant de «l'accueil triomphal qui lui a été réservé dernièrement par le public constantinois», devant lequel il s'est produit. Ouazib Mohand Ameziane est âgé de 52 ans, dont 35 consacrés à la chanson, avec un répertoire fort de près de 500 chansons.