La bêtise « judiciaire » Nos deux valeureux journalistes n'ont pas à rougir de cette condamnation. Bien au contraire, ils doivent être fiers d'aller purger une peine de deux mois de prison ferme pour un délit qui n'en est pas un, mais dont le verdict a permis de rappeler que notre justice ne s'est pas encore débarrassée du joug qui continue de peser sur elle et de la manipuler au point de lui dicter comment sévir pour mieux protéger certains de ceux qui sont censés nous gouverner. D'ailleurs, à Sétif, tout le monde parle de cette drôle d'affaire, et en parle avec… ironie ! Ce qui désole, cependant, c'est que la belle wilaya de Jijel ne continuera plus à avoir ce mérite de rappeler ce lieu hospitalier, lieu idéal de villégiature, mais celui d'une wilaya à laquelle vient se greffer l'abominable souvenir d'un certain verdict tombé un mardi 4 mars 2008, un bien drôle et déshonorant verdict qui montre – si besoin est – que « notre » justice, en laquelle croyait tout un chacun, n'est nullement autonome et impartiale, mais bien au service de certains de nos responsables qui se plaisent à l'avilir. Que c'est malheureux ! Que c'est malheureux ! Omar et Chawki deux mois au fond d'un cachot ce n'est presque rien, voyons ! car, et sachez-le bien, nous serons toujours fiers de vous et comme nous le sommes aussi pour votre confrère Yasser Abdelhaï d'Echourouk El Youmi, une autre victime de la bêtise « judiciaire ». N'oubliez surtout pas d'emmener avec vous vos stylos et vos calepins. Vous aurez beaucoup de choses à nous raconter à votre sortie. Histoire de joindre « l'inutile » au « désagréable ». A moins que notre ministre de la Justice ne s'y mêle pour remettre de l'ordre et démontrer que nous avons une justice neutre et incorruptible et qui n'est, à part la loi, au service de personne ! Dans le cas contraire, bon séjour, chers héros, que nous continuerons toujours de soutenir parce que victimes d'une injustice qui n'ose pas dire le nom de ceux qu'elle sert. Chérif N., lecteur de Sétif Un sentiment de honte Chers Omar et Chawki, il est de ces injustices que tout réprouve, la morale, le bon sens, la loi, les hommes... Algérien vivant en exil voulu depuis bientôt dix-sept ans, je ressens un profond sentiment de honte, sentiment exacerbé par le dégoût indicible que peut ressentir tout Algérien ne cautionnant pas le fait du prince car, à l'évidence et selon toute vraisemblance, ces roitelets qui régentent des fiefs avec des méthodes moyenâgeuses semblent intouchables et inatteignables. Je tiens à vous exprimer, avec force, toute l'admiration et tout le respect que vos statures d'Algériens remarquables suscitent en mon cœur et en mon âme, vous êtes la conscience de ce peuple, sa lumière vive, manière d'espérance en ce qui est juste et grand. Malik Mahrour, Paris 5e Un devoir de sacrifice Je saisis cette occasion pour vous dire que vous êtes une personne qui résiste à tous les séismes depuis que vous êtes à la tête de cette rédaction. Votre profession est un devoir de sacrifice qui est un choix irréversible, dont je peux vous dire que vous pouvez en être fier et vous êtes assez courageux pour ça. Je profite pour transmettre un message de soutien moral et de sympathie à une personne que j'aime bien et dont je ne peux pas ignorer toutes les visites lorsque je me rendais à votre rédaction. Vous avez été toujours à mes côtés comme un malade cancéreux pour un combat que j'ai abandonné, que Seul Dieu le sait, je peux vous dire que vous êtes une personne que j'aime énormément pour votre talent de journalisme, de professionnalisme qui fait de vous votre fierté et de tous ceux qui vous connaissent et de vos très fidèles lecteurs dont j'en suis un. Amara Aïssa, Sour El Ghozlane La justice finira par triompher Je tiens tout d'abord à citer ces quelques lignes écrites par Mouloud Feraoun, mais qui sont, malheureusement, toujours valables de nos jours : Parce que… Quand trop de sécheresse brûle les cœurs Quand la faim tord trop d'entrailles Quand on rentre trop de larmes Quand on bâillonne trop de rêves Et comme quand on ajoute bois sur bois sur le bûcher Enfin, il suffit du bout de bois d'un esclave pour faire dans le ciel de Dieu Et dans le cœur des hommes Le plus énorme incendie Je tiens à signifier à MM. Omar Belhouchet et Chawki Amari en particulier et à tous les journalistes piétinés par le système en général ma solidarité et mon soutien sans bornes. Tenez bon mes frères. La justice finira par triompher !! Mokraoui Yuva, étudiant La tête haute A nos gouverneurs : « Dans un Etat civilisé on ne doit pas approuver à mettre des journalistes en prison. L'histoire les a déjà jugés pendant nos années noires et ils sont sortis la tête haute, au-delà de tous nos citoyens. Si on peut être fier d'être Algérien aujourd'hui, c'est grâce à nos journalistes indépendants. S'il y a de l'espoir encore en Algérie aujourd'hui, c'est grâce à nos journalistes indépendants. Pour l'amour de cette pauvre Algérie, laissez-les travailler. Un Algérien qui vit en Angleterre et qui espère toujours lire le journal El Watan et le billet de M. Chawki Amari Dire et écrire On ne peut qu'être écœuré par la condamnation d'hommes, de femmes pour l'exercice d'un noble métier : dire et écrire la vérité ! Merci Omar, Chawki et les autres pour avoir perpétué le combat des Djaout, Mekbel… Vous êtes ce que le soleil est pour la nuit… Salah Amer-Yahia Président fondateur de l'UPEWA Combat démocratique M. Omar Belhouchet et M. Chawki Amari ont participé à la sauvegarde du pays en assumant le combat démocratique au moment où d'autres ont carrément fui le pays. Fidèle au combat pour la liberté de la presse, le président de l'APC et les élus du RCD de Tinebdar apportent un soutien indéfectible aux deux journalistes. Il est un devoir pour chaque démocrate de se solidariser avec M. Belhouchet et M. Amari. Le P/APC et les élus RCD de Tinebdar (Béjaïa) Ils réagissent violemment Les décisions de justice injustement prononcées à maintes reprises à l'encontre de journalistes qui n'acceptent pas de se ranger sous l'étendard du pouvoir ne peuvent s'expliquer que par l'incompétence de ceux qui composent le pouvoir à sanctionner de manière responsable. N'acceptent ni critiques constructives, ni revendications populaires justifiées, ni même des opinions contraires aux leurs, ils sont en panne d'arguments et leur seule riposte consiste à réagir violemment, en mettant les citoyens en prison, en interdisant rassemblements et marches populaires, en créant des scénarios fictifs pour détourner notre attention de la misère qui nous ronge chaque jour davantage. Après la suppression du quotidien Le Matin, c'est à d'autres titres de la presse indépendante qu'ils veulent faire subir le même sort. Ne restons pas passifs, chaque citoyen voulant vivre décemment et librement doit s'élever contre l'emprisonnement de MM. Omar Belhouchet et Chawki Amari. Nous sommes nés pour vivre puis mourir, si nous devons mourir pour notre liberté, ce sera la plus belle des morts. Abdelhamid Kebbab, un lecteur de la presse indépendante