Vingt mille est le nombre d'étudiants algériens inscrits en France. Une moyenne de 3400 visas ont été délivrés aux candidats étudiants algériens durant l'année 2006, contre 3207 pour l'année 2007. « L'Algérie est le premier pays qui a le plus grand nombre d'étudiants dans les universités françaises, suivie du Maroc. Le flux des étudiants a été maintenu et stabilisé ces deux dernières années, ce qui, du point de vue de l'administration française, est largement positif pour le partenariat entre les deux pays », explique Philippe Georgeais, conseiller de coopération et d'action culturelle de l'ambassade de France à Alger. Le même représentant de la chancellerie française reconnaît que nombreux sont les étudiants qui partent sans revenir dans leur pays d'origine, l'Algérie. « Après chaque fin de cursus en France, l'étudiant a la possibilité d'avoir une expérience professionnelle pour une durée de quatre ans », explique Philippe Georgeais en disant comprendre la préoccupation algérienne de vouloir éviter la fuite des cerveaux. « Nous plaidons pour un gain partagé entre nos deux pays. Et pour faire en sorte que ces étudiants reviennent, il faut les informer sur les opportunités d'emploi en Algérie. C'est au consulat algérien en France de le faire, car si les opportunités existent, ces futurs cadres reviendront certainement », estime le conseiller culturel de l'ambassade. Refusant de rentrer dans un débat sur le concept de l'émigration choisie, prôné par l'actuel locataire de l'Elysée, le représentant de la diplomatie française précise que si choix il y a, c'est d'abord celui de l'étudiant qui opte pour des études en France et celui de l'administration et de l'université françaises de prendre le choix de l'accompagner. M. Georgeais affirme que le travail de coopération avec l'Algérie repose sur le soutien à la réforme de l'université algérienne. « Nous avons l'intention de travailler avec l'Algérie pour la création de filières d'excellence en tenant compte du souci de modernisation de l'université algérienne. Il existe déjà un projet d'appui à la réforme des grandes écoles auquel prendront part 24 universités françaises. Il s'agit de faire correspondre la formation aux besoins du marché de l'emploi. » En tenant ces propos hier au centre culturel français, M. Georgeais a annoncé lors d'une conférence de presse l'ouverture de nouveaux locaux de Campus France Algérie, l'outil d'accompagnement conçu aux fins d'orienter et d'aider les postulants à s'inscrire dans les universités françaises. Les étudiants algériens désireux de poursuivre leurs études en France sont informés de la disposition de nouveaux locaux répondant à l'objectif d'améliorer les conditions d'accueil en garantissant respect, confort et bonne prise en charge des candidats. Au terme de l'exercice 2007, pas moins de 12 878 adhésions pour constituer le dossier de candidature ont été recensées au niveau du Campus France Algérie. Des demandes qui ont abouti à 5592 entretiens de présentation du projet de candidature dont seuls 3207 dossiers retenus. Selon le conseiller culturel français, les demandes de visa étudiant ont connu une diminution due au changement des profils d'étudiants. « Aujourd'hui, ce sont des étudiants de deuxième et troisième cycles qui postulent le plus souvent alors qu'auparavant les étudiants de premier cycle étaient majoritaires, ceci dénote que la coopération avec l'Algérie est meilleure, car un étudiant de 2e et 3e cycles est plus susceptible de revenir que celui du 1er cycle », indique M. Georgeais. A titre indicatif, 53% des étudiants retenus pour des études en France se sont inscrits pour un cycle de master 2 ou de doctorat, contre 27% en master 1 (« un »), 6% en licence, 3 et 14% en licence 1 et 2. Introduit en Algérie depuis deux ans à travers 5 wilayas : Alger, Oran, Annaba, Constantine et Tlemcen, le dispositif du centre d'étude en France ou Campusfrance assure le lien entre l'étudiant et l'université française qui est habilitée à apprécier le niveau de l'étudiant et donner l'avis académique en prenant en compte le résultat du test d'évaluation effectué en Algérie. Les conditions d'inscription reposent sur la détention d'un baccalauréat ou d'un diplôme universitaire algérien accompagné d'un projet d'étude en France. Une fois l'accord de l'université obtenu, l'étudiant candidat devra finaliser son dossier par une demande de visa. Les grandes écoles françaises qui sont intégrées dans le dispositif CEF ont toutefois leur propre système de sélection de candidats.