Une quantité largement suffisante pour provoquer des sinistres et des destructions comme de porter atteinte aux vies humaines. «Plus de trois millions de pétards ont été saisis depuis le début de l'année en cours», a déclaré jeudi, le colonel Ayoub, commandant du groupement de la Gendarmerie nationale à Chéraga. Ce constat peu reluisant a été fait lors d'un point de presse qu'il a tenu au Groupement d'intervention de réserve (GIR) de Réghaïa. La plus grande quantité, 2.649.000 plus précisément, a été saisie à Aïn El Hadjel (M'sila) au cours d'une procédure de vérification coutumière des véhicules. Interrogé sur la grande quantité des pétards ayant envahi le marché local, notamment celui de la capitale, à l'occasion de la fête du Mawlid Ennabawi, le colonel Ayoub a indiqué qu'«Alger est approvisionnée par le port en matière de produits pyrotechniques». Ainsi, le commandant du groupement de la gendarmerie de Chéraga a accusé, à demi-mot, à la fois les douaniers du port, la Sûreté urbaine et les Collectivités locales de la capitale. L'on doit se poser ici la question de monsieur Tout-le-monde. Comment cette marchandise interdite arrive-t-elle à pénétrer, en telles quantités, le territoire national censé être très fermé et bien sécurisé? Avec un simple calcul, on peut déduire que 3 millions de pétards équivalent à 1500kg de TNT. Une quantité largement suffisante pour provoquer des sinistres ou détruire des bâtisses et comme de porter atteinte à des vies humaines. Existe-t-il un réseau mafieux qui accapare ce flux de marchandises interdites depuis fort longtemps? Par quel canal passent ces pétards? Si la gendarmerie a mis la main sur une pareille quantité, cela signifie qu'au moins le double est actuellement en circulation. Il est inconcevable que des millions de pétards circulent au vu et au su de tout le monde sans que l'on découvre l'origine exacte de ce réseau. Complicité, organisation extra-nationale, défaillances des autres services? Toutes les questions sont permises. Par ailleurs, notons que la Gendarmerie nationale a procédé mercredi, sur ordre du wali d'Alger, à la destruction de 102 maisons en construction à Kheraïcia (côté ouest d'Alger). «Malgré plusieurs mises en demeure pour l'arrêt des travaux, les promoteurs n'ont pas respecté ces avertissements», a annoncé le colonel Mustapha Taïbi, commandant du groupement de la Gendarmerie nationale d'Alger. Ce groupement a également assisté, jeudi matin, à la demande des autorités de Aïn Bénian, à la démolition de 50 bidonvilles érigés sur des terres agricoles de la commune. Et quel sera le sort des délogés? «La Gendarmerie nationale a toujours agi selon la loi», fut la réponse du colonel Taïbi. Il existe aujourd'hui un vrai problème humain concernant les délogés, car s'il est logique d'assainir la situation en détruisant les bidonvilles, il est tout aussi important de trouver des solutions aux centaines de personnes qui se retrouvent du jour au lendemain sans toit. Selon le wali d'Alger, il a été recensé pas moins de 40.000 bidonvilles dans le Grand-Alger. M.Taïbi a aussi fustigé la Sonelgaz pour avoir alimenté ces «bicoques» en matière d'électricité. Les gendarmes d'Alger ont bouclé jeudi soir leur 10e opération «coup-de-poing», depuis le début de l'année, dans les milieux réputés être des fiefs notoires de délinquance. Présentée comme étant d'envergure, l'opération s'est étalée sur 48 heures et a engagé quatre groupes. Le déploiement des groupes de gendarmes s'est concentré particulièrement sur les communes périphériques de la capitale et les hameaux connus pour être dangereux. A Zéralda, les hommes en vert ont intercepté, sous mandat de perquisition, une personne dans la localité d'«Al Quaria» en possession de 10kg de tabac à chiquer contrefait et une quantité importante d'emballages et d'étiquettes scannés. De leur côté, les brigadiers de Sidi Fredj ont arrêté le chauffeur du gérant d'une société import-export pour conduite d'un véhicule de marque BMW X-5 dont le délai de passage a expiré depuis novembre 2007. Au niveau du «Bateau cassé» dans la localité de Bordj El Kiffan, les gendarmes ont procédé lors de cette descente, à l'arrestation de 15 personnes de différentes nationalités en séjour illégal sur le territoire algérien. «La localité est devenue un centre de transit aux immigrés clandestins», selon le commandant Azizi. Et pour cause, Bordj El Kiffan contient de nombreux bidonvilles où les démarches de location sont plus faciles. Un autre feuilleton qui est loin de connaître son épilogue.