Rien n'indiquait que ce jeune, que les hôtesses ont assisté depuis son enregistrement sur le vol Alger-Béchar à l'aéroport Houari Boumediène d'Alger durant la nuit de mardi à mercredi jusqu'à son embarquement, allait créer un climat de terreur et de panique à l'intérieur de l'avion, une fois en vol. Très calme, ne montrant aucun signe de nervosité, le passager âgé d'une trentaine d'années donnait l'impression d'être un « Monsieur Tout-le-Monde », ont révélé certains agents de la compagnie qui étaient de permanence à l'aéroport d'Alger, en cette nuit. Il a pris place à bord de l'appareil et en cours de vol, brusquement, il a exhibé des fils électriques qui pendaient des paquets entourant son corps. Il gesticulait et criait en menaçant de faire exploser l'avion en plein vol. L'appareil a été dirigé par la suite sur Tindouf, où les services de sécurité avaient déployé un important dispositif. Dès l'atterrissage, ces derniers n'ont eu aucune difficulté à investir l'avion et à maîtriser l'auteur du « détournement ». L'incident a provoqué une grande peur parmi les passagers, dont certains ont été victimes de malaise. Ils ont été pris en charge dès leur descente d'avion, nous a-t-on indiqué de source sûre. L'incident a été clos au lever du jour (mercredi dernier), avec l'arrestation du fauteur de troubles. Selon nos sources, ce dernier, père d'un enfant, habiterait le quartier de Bourouba, à l'est d'Alger, et n'a aucun antécédent judiciaire, tout autant que sa famille. Il aurait expliqué son acte par le fait qu'il voulait à tout prix créer un coup médiatique et attirer ainsi l'attention sur lui. Un geste qu'il risque de payer lourdement puisque le code pénal est très sévère en matière de piratage ou de détournement d'avion, même si les moyens utilisés sont des artifices. En tout état de cause, l'incident, ont rapporté nos sources, a été immédiatement suivi de sanctions administratives prises par les responsables de la sûreté nationale. En effet, deux officiers et six agents assurant entre autres la fouille au corps au niveau de la piste ont été relevés de leur poste pour n'avoir pas repéré les cinq paquets de dattes (de 1 kg chacun), attachés autour du corps du passager. Décisions qui auraient suscité des interrogations dans la mesure, ont indiqué d'autres sources, que l'auteur de la tentative de détournement avait les paquets de dattes dans un sac et les aurait placés autour de son ventre une fois à l'intérieur de l'avion. Ce qui disculpe totalement, affirment nos interlocuteurs, les policiers mis en cause. Comme à toute chose malheur est bon, l'affaire a poussé les services de la police des frontières à renforcer le contrôle des accès aux aéroports, devenu déjà depuis un bon bout de temps Un véritable calvaire pour les passagers. Jeudi matin, une grande anarchie régnait à l'aérodrome d'Alger où les voyageurs les plus chanceux ont pu, après une longue attente, embarquer, alors que d'autres ont tout simplement raté leur vol. Une seule porte a été ouverte pour accéder au hall de l'aéroport, créant ainsi une queue interminable. Quelques privilégiés compliquent davantage la situation en grillant la chaîne. Une fois à l'intérieur, un seul guichet est ouvert pour l'enregistrement des passagers sur quatre vols, Oran, Tlemcen, Constantine et Annaba. L'anarchie est telle qu'il fallait avoir une force inouïe pour pouvoir se frayer un chemin et arracher son ticket d'accès.