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« Le Maroc ne veut pas de la paix et pousse à l'affrontement » Le ministre des Affaires étrangères Sahraoui lors d'un point de presse tenu hier à Alger
Le quatrième round des négociations pour une solution politique du conflit du Sahara occidental débute aujourd'hui à Manhasset (New York). Intervenant hier lors d'une conférence de presse tenue à Alger, le ministre des Affaires étrangères de la RASD, Mohamed Salem Ould Salek, a affirmé que la délégation sahraouie, qui sera conduite par Mahfoud Ali Beiba, membre du Front Polisario, participera à ces négociations, « armée d'une volonté politique réelle » pour une solution légale et définitive qui consacre le droit du peuple sahraoui à l'autodétermination, comme il est stipulé dans les deux résolutions, 1754 et 1783. « Nous ferons tout ce qui est en notre pouvoir pour parvenir à la décolonisation de la dernière (colonie) sur le continent africain », a-t-il souligné avant d'ajouter : « Nous demandons à ce que notre peuple puisse exercer, dans les plus brefs délais, ses droits de manière intègre, démocratique et transparente. » Néanmoins, a-t-il regretté, ce round des négociations se tient dans une « conjoncture particulière » marquée par « l'acquisition par le Maroc d'importantes quantités d'armes et de munitions, le renforcement de ses forces stationnées près du mur de la honte et l'organisation récemment de manœuvres militaires dans les parties sud des territoires occupés ». Ce qui lui fera dire que « le Maroc pousse de nouveau à la confrontation ». « Que la communauté internationale sache que le Maroc est en train de mettre toute la région dans une situation très grave et qui peut être d'un moment à un autre explosive », a-t-il averti. Auparavant, s'exprimant sur la situation des droits de l'homme dans les territoires sahraouis occupés, M. Ould Salek s'est dit « extrêmement préoccupé » par « les violations et la politique de répression exercée par le gouvernement marocain à l'encontre de l'intifadha des Sahraouis qui a débuté au mois de mai 2005 ». Le Maroc, a-t-il estimé, a répondu à cette intifadha par une campagne de « répression, d'assassinats, de torture et de disparitions forcées sans précédent », appelant l'Onu et toutes ses instances à intervenir pour mettre un terme à ce qu'il qualifie de « terrorisme » et œuvrer pour la libération des détenus dans les prisons marocaines en grève de la faim depuis près d'un mois. Pour M. Ould Salek, ces indicateurs montrent la « déception » du Maroc en raison de « l'échec du projet d'annexion qu'il a présenté pour légitimer son occupation du Sahara occidental ». Le ministre dit constater amèrement « la politique de deux poids, deux mesures » dans le traitement du conflit du Sahara occidental. C'est ainsi qu'il ne s'est pas montré tendre avec l'Espagne et la France qu'il accuse ouvertement d'être responsables de la situation dans laquelle s'est embourbé ce conflit, en les appelant à abandonner cette position qui constitue, a-t-il dit, « un grave précédent et une menace pour l'ensemble de la région ». Mais c'est surtout la France qu'il écorche le plus, en estimant que « Paris ne veut pas de stabilité dans la région ». « La France, grâce à son veto, a depuis 1991 bloqué toutes les solutions au Sahara occidental », a-t-il regretté. Pour lui, « les soi-disant faiseurs de paix, par leur droit de veto, notamment la France, utilisent ce droit pour leurs propres intérêts ». Pour sa part, Mohamed Abdelaziz, président de la RASD, intervenant lors de la clôture du 4e congrès de l'Onec, a déploré le « revirement du Maroc » qui avait signé le plan de paix de l'Onu en 1991, après seize ans de guerre, qui devait être un prélude à l'organisation par l'Onu d'un référendum d'autodétermination. Le président sahraoui a renouvelé son appel à l'Onu « pour organiser dans les meilleurs délais le référendum d'autodétermination, depuis longtemps promis, et à étendre les prérogatives de sa mission de paix au Sahara occidental (Minurso) pour englober la protection des droits de l'homme ». Mais sans omettre de critiquer le « renforcement de l'appareil répressif et des troupes marocaines dans les territoires sahraouis occupés, qui démontre que le gouvernement marocain n'a pas la volonté de parvenir à la paix », a-t-il dit.