Dans une wilaya qui compte près d'un million de jeunes, soit plus de 85% de la population, le nombre d'éducateurs spécialisés et animateurs est loin d'assurer l'encadrement nécessaire. En effet, selon les chiffres officiels, le nombre d'encadreurs ne dépasse pas les 181, lesquels sont répartis à travers les 37 maisons de jeunes d'une wilaya ayant le record national en matière d'infrastructures de la jeunesse avec 14 centres culturels, 8 terrains de proximité, 20 salles polyvalentes et 2 auberges implantées au chef-lieu de wilaya et à Djemila. Outre le travail de pédagogie et d'animation qu'ils sont censés assurer au niveau de la maison de jeunes, lesdits cadres sont appelés à faire le travail des femmes de ménage et des gardiens et agents polyvalents. Selon un rapport de l'APW de Sétif au mois de juillet de l'année 2007, le déficit est si flagrant qu'il faut recruter, au moins, le double des effectifs existants. En attendant des jours meilleurs, la direction de wilaya n'est pas restée les bras croisés ; la solution : embaucher des vacataires, lesquels signent des contrats avec les associations des activités de jeunes (AAJ). Généralement, ceux-ci font du bon travail et assurent l'ouverture des structures qui, dans plusieurs régions, fermeront leurs portes, si ces jeunes devaient remettre les clefs à la tutelle. Cependant, il faut noter que 9 sur les 60 communes de Sétif restent dépourvues d'infrastructures de jeunesse, et ce en dépit des efforts des responsables locaux ; il s'agit de Mezloug, Ouricia, Bousselam, Aït Tizi, Oued El Bered, Aït Nawel M'zada, Serdj El Ghoul, Beni Mohli et Guelta Zarga. Il est à souligner que 90 % des structures du secteur ne répondent plus aux normes du ministère, et des maisons de jeunes ont élu domicile dans des vides sanitaires. Selon des connaisseurs, le mal du secteur de la jeunesse vient d'un autre rattaché au même ministère : celui des sports. Ce dernier bouffe tous les fonds alloués à la jeunesse ne dépassant pas 16,5%, alors que l'arrêté ministériel prévoit 30% au moins. Les équipements aussi sont dans un état de détérioration très critique, dans la mesure où 70% des équipements sont réformés (inventaire de 2003), et les besoins exprimés sont estimés à plus de 64 millions de dinars. Hormis quelques maisons de jeunes, qu'on peut compter sur les doigts d'une seule main, entre autres celle inaugurée à Aïn Arnat lors de la dernière visite du président Bouteflika et celle des 1014 logements, il est impératif de réfléchir sérieusement à une opération de remplacement des structures existantes, tout en procédant à une répartition sérieuse des subventions en élaborant des programmes d'action plus adéquats pour pouvoir prendre au sérieux les problèmes des jeunes et éviter qu'ils ne se convertissent en kamikazes.