Un homme de volonté, de raison et aussi de cœur, qui a aimé passionnément sa ville natale, s'est éteint dans la matinée d'avant-hier. Cahouch Mohamed, 64 ans, était poète à sa manière. La disparition de cet homme exceptionnel a profondément bouleversé ses amis et proches qui l'ont vu grandir dans les dédales d'El Graba. Il aimait le contact, les petites gens ; il était chaleureux ; enfin, il avait le cœur sur la main. Il se plaisait particulièrement à décrypter les pulsions d'une société tourmentée, tout en se maintenant à sa marge. « Pour décrire son formidable parcours, il faudrait lui consacrer plusieurs pleines pages », confie Ahmed, l'un de ses amis. Son nom demeure solidement lié à un pan entier de l'histoire de la vieille ville, avec ses intrigues, ses moments de joie et ses déboires. Beaucoup retiendront de lui son engagement infaillible dans la lutte antiterroriste. « Un patriote comme il en existait que très peu », dit avec grand regret Bekhaled. « Ce qui le caractérisait c'était sa bonté, sa générosité, sa joie de vivre et l'amour intense pour les siens », ajoute-t-il. Et surtout une formidable histoire d'amour qui mériterait qu'on puisse la conter un jour.