La prévalence du diabète adulte devrait augmenter de manière significative à la fois dans les pays développés et dans les pays en voie de développement. Le diabète est considéré aujourd'hui par l'OMS comme une « épidémie ». Paris. De notre envoyée spéciale De nouvelles techniques pour une meilleure maîtrise de la glycémie ont été présentées la semaine dernière, lors du séminaire de formation organisé par l'Association américaine du diabète, en collaboration avec le laboratoire Sanofi Aventis à Paris. Des techniques qui peuvent améliorer l'efficacité thérapeutique du diabète qui touche aujourd'hui 171 millions de personnes dans le monde. L'Afrique du Nord et le Moyen-Orient figurent parmi les plus touchés par cette pathologie. L'Algérie est classée parmi ces pays avec une prévalence de 7,3% en 2007 et atteindra d'ici à 2025 8,9%. Lors d'un point de presse organisé à l'issue du séminaire, le Dr Huda Ezzedin, spécialiste en endocrinologie et diabète à Abu Dhabi, et John Buse, président endocrinologue et membre de l'Association américaine de diabète, ont présenté pour la première fois l'épidémiologie du diabète dans les régions du Moyen-Orient et d'Afrique ainsi que les recommandations de l'ADA. Après avoir donné les statistiques mondiales de la maladie, les orateurs ont souligné que l'incidence du diabète de type I augmente à un rythme élevé, soit d'environ 3%. Le diabète de type II, enregistre quant à lui une progression rapide chez les enfants et les adolescents des pays industrialisés. Dans la région de la Méditerranée orientale et du Moyen-Orient, a expliqué le Dr Ezzedin, la prévalence du diabète est l'une des plus élevées au monde avec 9,4%. « L'explosion du diabète au sein de la région EMME concerne essentiellement le diabète de type II. Le vieillissement des populations, associé à des changements socioéconomiques et à une occidentalisation, a entraîné une hausse spectaculaire de la prévalence du diabète », a-t-elle indiqué. Des études réalisées dans certains pays de cette région, à savoir les Emirats arabes unis, le Bahreïn, le Koweït, l'Arabie Saoudite, l'Egypte et Oman ont montré que dans ces pays, les taux actuels de prévalence de diabète, tout comme le taux d'altération de la tolérance au glucose (prédiabète), se situaient parmi les dix les plus élevés au monde. « A l'instar de nombre d'autres pays affichant une forte prévalence de diabète, le diabète de type II tend à se développer à un âge relativement précoce », a-t-elle signalé en revenant sur la dernière étude réalisée en 2007, dont les résultats ont été donnés pour la première fois à l'occasion de ce séminaire. Cette étude a concerné un échantillon de 2195 patients d'Afrique et du Moyen-Orient. Les résultats ont révélé que le taux de glucose de ces patients a dépassé les normes respectées, à savoir un taux inférieur à 7%. « Chez ces malades, a souligné l'oratrice, la moyenne est de 8,1% et deux tiers des patients ne sont pas contrôlés et leur glycémie est souvent supérieure aux normes fixées par les recommandations. L'étude a également montré que seuls 35% des patients en Afrique ont vu des éducateurs et 20% au Moyen-Orient. Ce qui donne de mauvais résultats quant au suivi de la maladie », a déclaré le Dr Ezzedin. Elle a précisé que la majorité de ces patients a une maladie associée telle que l'HTA et les maladies cardio-vasculaires. Ce qui complique davantage la prise en charge. Pour les conférenciers, des efforts doivent être déployés pour faire reculer cette maladie. Le dépistage du diabète de type II est aujourd'hui une priorité dans ces régions, ont conseillé les conférenciers. Comme il est aussi important, selon eux, de surveiller les femmes enceintes, dont 3% ont des grosses complications par le diabète. Le dépistage doit se faire au troisième trimestre, a indiqué le Dr Ezzidin.