Koléa (littéralement la petite citadelle), ville du Sahel algérois, était en effervescence jeudi. La nuit a été longue dans la ville fondée par les Andalous venus d'Espagne. Réputée pour ses grenadiers et la musique andalouse (le regretté cheikh Bourahla y est né), Koléa est aussi connue grâce au football et à l'ESMK. Dans les années 60, cette équipe affrontait les grands de l'Algérois : CRB, MCA, USMA, USMB, USMMC, etc. Les Bounatira, Si Mohamed, Darfoul, Mansour, etc. Faisaient la fierté de la ville. Après les heures de gloire, ce fut la décadence, jusqu'à ce que des hommes dévoués, tels Achou Abdenour (pdt de l'association), Khelifa Med (pdt de section) et Miroud Med (vice-président) se décidèrent à prendre le taureau par les cornes. Ils jetèrent leur dévolu sur Akli Nasser (l'ancien baroudeur de l'USMB) pour entraîner l'équipe. L'ESMK reprit des couleurs et le public revint au stade. Les poulains d'Akli (qui en est à sa 3e saison à Koléa) accédèrent cette saison en interrégions où ils sont classés 2e derrière le R Bentalha, leader avec 7 points d'avance. Qu'en pense l'entraîneur Akli ? « C'est un honneur pour la ville de Koléa d'atteindre pour la première fois de son histoire les 1/4 de finale de la coupe. Cependant, notre priorité demeure le championnat. » En effet, l'Etoile de Koléa (une fois les émotions de la coupe passées) doit accueillir ce jeudi le leader Bentalha dans un match important pour l'accession en superdivision. A ce sujet, Akli avouera : « Pour nous, ce sera le match de la saison. Si on gagne, on reviendra à 4 points du leader et tout restera possible. Si on perd, on remettra l'accession à l'année prochaine car il ne reste que sept matchs à jouer. » Akli reviendra sur l'euphorie qui s'est emparée de la ville jeudi soir. « Le stade Guessab de Sétif s'est avéré trop exigu pour contenir tous nos supporters qui ont effectué le déplacement pour nous encourager. Le retour au bercail et la communion avec les autres supporters restés à la maison a donné un air de fête à Koléa. C'étaient des instants de bonheur inoubliables. » Nous l'avons déjà dit, Akli en est à sa 3e saison avec l'ESMK, alors qu'ailleurs, la mode est au changement d'entraîneur chaque mois. A Koléa, on aime la stabilité. Nasser Akli nous en dit plus : « C'est vrai que j'ai beaucoup de chance par rapport à certains de mes collègues. Quand je vois qu'en N I, il n'y a que l'ASO qui n'a pas changé d'entraîneur, je me dis qu'il y a quelque chose qui ne va pas dans notre football. Je souhaiterais que les présidents de club ne changent pas d'entraîneur au 1er faux pas, car la stabilité (dirigeants, entraîneur et joueurs) est un gage de réussite. » En attendant le tirage au sort pour les quarts et les demi-finales), les Koléens savourent cette qualification historique. Mais les Benrabah, Sassi, Djahnine, Bahi, Chibane, Hassane, Kabbachi, Allali, Rami, Mekhtiche, Djebbar, Khelfouni, Azizi et Guettou sont déjà entrés dans l'histoire du club phare de la wilaya de Tipaza.