Des projets d'investissements turcs en Algérie pour un montant de 900 millions de dollars sont à l'étude actuellement, a révélé hier l'ambassadeur turc en Algérie, Ercümend Ahmet Enç. Le diplomate dont le mandat s'achève la semaine prochaine a animé une conférence de presse à Alger pour exposer le bilan de son séjour en Algérie pendant quatre ans et faire le point sur les relations algéro-turques. Ces dernières, note-t-il, ont connu un nouvel élan depuis 2004 dans tous les domaines. Sur le plan économique, une augmentation substantielle des échanges commerciaux a été enregistrée, a-t-il souligné. Ils ont triplé passant de 1,3 milliard de dollars à plus de 3 milliards de dollars. « Selon les prévisions pour 2008, les échanges commerciaux devraient dépasser les 4 milliards de dollars », relève M. Ercümend, tout en signalant que la Turquie fait partie des 7 premiers partenaires de l'Algérie en matière de commerce extérieur. « Les statistiques ne reflètent pas la réalité. En l'absence d'un accord de libre-échange, des produits turcs sont exportés vers l'Algérie via l'Italie, la France et la Tunisie », a-t-il confié. Les exportations de l'Algérie vers le pays d'Atatürk sont dominées par les hydrocarbures. Il s'agit surtout d'approvisionnements de gaz naturel liquéfié. Il faut savoir que l'Algérie a remplacé au pied levé l'Iran en tant que fournisseur de la Turquie. Le montant des investissements turcs s'est établi à 310 millions de dollars en 2007 contre seulement 40 millions de dollars en 2004, toujours selon la même source. Quelque 165 entreprises turques ont choisi de s'installer en Algérie jusqu'à présent. L'ambassadeur a insisté sur la nécessité d'amorcer des négociations pour la signature d'un accord de libre-échange entre les deux pays. Un tel accord intensifiera les relations économiques entre l'Algérie et la Turquie, a-t-il signifié. M. Ercümend évoquera également la coopération militaire qui se développe de plus en plus entre les deux pays avec à la clé le projet d'établir un cadre juridique dans le domaine de la formation et des négociations pour un accord entre le corps de la gendarmerie algérien et son homologue turc. « La coopération entre nos deux pays a connu un bond qualitatif et quantitatif », a encore souligné M. Ercümend. La visite du président de la République, Abdelaziz Bouteflika, en Turquie en 2005, a été déterminante étant donné qu'elle a relancé les relations entre les deux pays, a-t-il ajouté. Il rappellera dans ce sillage la signature du traité d'amitié et de coopération « qui a couronné les liens qui existent entre l'Algérie et la Turquie ». Pour ce qui est de la coopération culturelle, M. Ercümend annoncera l'ouverture prochaine d'un centre culturel turc en Algérie et d'un autre algérien à Istanbul. Il s'est dit « plutôt satisfait » du niveau des relations entre les deux pays, mais estime que c'est insuffisant au vu du potentiel existant.