Insuffisance en matière d'information, manque de suivi, passe-droits… le ministère de la Solidarité nationale semble avoir compris les défaillances de ses mécanismes de création d'emploi, en l'occurrence le CPE, les ESIL et les emplois saisonniers. Ces mécanismes remis à nouveau sous la tutelle du ministère de la Solidarité seront corrigés. C'est ce qu'a affirmé Abdellah Bouchennak, secrétaire général du ministère, lors d'une réunion organisée hier à Alger. L'évaluation de ces mécanismes, estime l'orateur, a permis de soulever leurs faiblesses. Mis en place dans l'objectif d'aider les jeunes à intégrer le monde du travail, ces mécanismes n'ont donné que de maigres résultats. Le taux d'insertion des jeunes bénéficiaires de l'un de ces dispositifs, a souligné mercredi dernier le communiqué du conseil de gouvernement, n'a pas dépassé les 12%. Après le constat, le ministère de la Solidarité compte aller vers le redressement de ces dispositifs. La première étape est le changement de leur appellation et la revalorisation de l'indemnité accordée aux jeunes bénéficiaires. Ainsi, le contrat préemploi (CPE) sera baptisé prime d'insertion des diplômés, les ESIL deviendront la prime d'activité d'insertion sociale et les emplois saisonniers seront appelés l'activité pour les besoins collectifs (ABC). « La deuxième étape est la mise en place d'un système d'information qui permettra aux jeunes diplômés de mieux connaître ces dispositifs. Nous avons constaté que les jeunes ne connaissent pas ces dispositifs. Désormais, il y aura un guichet unique pour l'information », souligne-t-il. La même chose pour le dépôt des dossiers qui, enchaîne-t-il, seront centralisés au niveau de la direction de l'action sociale (DAS). « Les jeunes n'auront pas à constituer plusieurs dossiers, comme c'était le cas auparavant », dit-il. La nouvelle stratégie du ministère, ajoute M.Bouchennak, sera axée également sur le choix des employeurs avant le placement des jeunes. « Le placement se fera chez les employeurs qui offrent plus de chances de recrutement aux jeunes », explique-t-il, en précisant que les jeunes bénéficieront de suivi et d'évaluation sur leur lieu de travail. Pour pallier le problème des passe-droits, le responsable du ministère annonce la définition des critères à prendre en considération dans le placement des jeunes diplômés. « Les bénéficiaires seront désignés selon l'ancienneté des diplômes et la situation familiale du jeune demandeur d'emploi », conclut-il.