Les travailleurs de Mac Style Chéraga (ex-Sonipec) qui se sont rendus hier à leur lieu de travail ont été surpris de voir la porte de l'usine fermée. Dans une lettre adressée au début du mois au syndicat des travailleurs, le directeur a demandé de mettre tous les employés de l'usine au « chômage technique » en raison, a-t-il précisé, « des dettes insurmontables » de l'entreprise. Si les négociations devaient échouer, a-t-il prévenu, la décision serait appliquée « systématiquement ». Les représentants des travailleurs estiment cette décision « illégale » dans la mesure où elle n'est pas conforme à la convention de branche. « La convention de branche prévoit que le chômage technique est une mesure ultime pour préserver les emplois dans le cadre d'une cessation d'activité. Pour nous, il s'agit là d'une intimidation afin de gagner du temps dans les négociations », nous expliquent les travailleurs. Et d'ajouter : « On ne peut pas partir de façon illégale. Il ne serait pas convenant de fermer l'usine et de laisser les employés partir sans leurs droits. » Outre la perception des revenus impayés, ils réclament des indemnités de 20% sur les salaires, la révision à la hausse de leur salaire de base ainsi que le versement des salaires de six mois après la fermeture de l'entreprise, jusqu'à ce qu'ils trouvent un poste d'emploi. L'entreprise Mac Style de Chéraga, en difficulté financière depuis de nombreuses années, avait procédé à des vagues de licenciement (essentiellement des départs volontaires ou des retraites anticipées) de plus de 300 employés. Alors que l'effectif comptait plus de 1700 ouvriers en 1980, il y a aujourd'hui seulement 162 employés. « Après plusieurs volets sociaux et compressions appliquées dans l'entreprise en 2007, un protocole d'accord a été signé afin d'éviter la dissolution de l'EPE. Le groupe Leather Industry a proposé à la SGP (IM) de maintenir cette EPE en activité avec la mise en œuvre d'un volet social de 192 agents pour mettre en adéquation les charges du personnel par rapport au niveau d'activité susceptible d'être obtenu par l'EPE », soulignent les représentants de la manufacture de chaussures. Les travailleurs avaient alors « une lueur d'espoir », pensant que les charges allaient baisser et que l'activité de l'entreprise pouvait reprendre. Hier, ils étaient décidés à observer des sit-in réguliers devant le siège de l'entreprise jusqu'à la satisfaction de leurs revendications.