Faute de matières premières, l'usine qui emploie 360 personnes est actuellement à l'arrêt. Des travailleurs ont bloqué la route hier au niveau de Mac Style Chéraga, ex-Sonipec, empêchant ainsi le cortège du ministre du Travail et de la Sécurité sociale, M.Tayeb Louh, de continuer pour une inspection vers l'Institut national de prévention contre les risques professionnels (Inprp). L'origine de la colère des travailleurs est principalement le non-paiement de leurs salaires. En effet, d'après quelques contestataires que nous avons rencontrés sur place, les salaires du mois de septembre n'ont pas encore été virés. Les travailleurs jurent qu'ils n'ont pas de quoi manger en ce mois de Ramadan. M.Tayeb Louh est descendu personnellement pour discuter avec eux. Ces derniers avaient, hier, réellement apprécié le geste du ministre ce qui a fait baisser la tension de plusieurs crans. M.Tayeb Louh a même accompagné la foule à l'intérieur de l'usine qui fabrique des chaussures. Faute de matières premières, l'usine qui emploie 360 personnes est actuellement à l'arrêt. Partout les travailleurs affirment que malgré toutes les difficultés, leur entreprise reçoit sans cesse des commandes pour la fabrication de chaussures, notamment de sécurité. Mais ce que ignorent tous ces pères de famille en détresse, c'est qu'à l'instar de centaines d'autres entreprises, Mac Style Chéraga, fait partie de la liste des entreprises à privatiser, conformément à la décision du gouvernement algérien. M.Tayeb Louh à ce sujet a été très honnête avec les contestataires en leur disant clairement que l'Etat est en train de chercher un «partenaire» pour reprendre l'ex-Sonipec, dont la renommée dépassait les frontières dans les années 1980. Quant au problème du non-paiement des salaires, le ministre du Travail et de la Sécurité sociale dira que ce dossier est au niveau du conseil des participations de l'Etat (CPE). La mort dans l'âme, les travailleurs ont dû se résigner à la dure réalité, en espérant tout de même que les salaires seront débloqués rapidement. Il y a lieu de signaler par ailleurs, qu'auparavant, le ministre a inspecté l'Institut national de la prévention des risques professionnels (Inprp), à l'occasion de la célébration de la première année de son existence. En effet, l'Inrprp, sous tutelle du ministère du Travail et de la Sécurité sociale, est opérationnel depuis le mois d'octobre 2004. L'institut a pour mission de développer une dynamique de prévention aussi pour l'assistance et le conseil dans la mise en conformité des entreprises aux règles et normes en vigueur en matière de réduction des coûts dans le domaine de la santé et du travail. Ainsi, l'Irprp a pour rôle «la promotion et l'amélioration des conditions d'hygiène et de sécurité en milieu de travail par des prestations en conseils et en assistance», «les études techniques et recherche scientifique», enfin «l'information et la formation». Les missions de l'institut couvrent également aussi bien des activités de métrologie d'ambiance, à travers des actions sur le terrain et des études liées à la normalisation, que des programmes de formation sur la gestion des risques professionnels (aspects réglementaires, organisationnels et techniques). Dans ce cadre, le ministre du Travail avait justement assisté à la signature hier d'une convention d'assistance pour la promotion et l'amélioration des conditions de travail entre l'Inrprp et l'Entreprise portuaire d'Alger (Epal). D'après la directrice de l'institut, former, informer, et sensibiliser les travailleurs, constituent une des priorités dans la mise en oeuvre de solutions permettant de prévenir les accidents et améliorer les conditions de travail et le rendement et les performances de l'entreprise. Enfin, l'Inrprp projette de construire un nouveau siège devant abriter l'institut. Ironie du sort, le terrain de 3000 m² qui servira au futur siège de l'institut appartient à l'entreprise Mac Style. Il a été attribué à l'Inrprp conformément à la résolution issue de la 57e session du CPE sur décision de la tripartie.