Plus de 300 employés de la filiale Sorasucre de sidi lakhdar vivent un début de ramadhan très difficile en raison de la non-perception de leurs salaires des mois de juillet et août, a-t-on appris auprès d'un groupe de travailleurs rencontrés avant-hier au siège de l'entreprise située dans la commune de Sidi lakhdar (à l'est du chef-lieu de wilaya de Aïn defla). Aïn Defla. De notre correspondante Avant-hier, le directeur de l'usine a rebroussé chemin, les portes de l'entreprise ayant été fermées à la suite d'un mouvement de protestation conduit par la section syndicale. L'inquiétude des travailleurs est à son comble depuis plusieurs mois. Ils craignent pour leur gagne-pain, explique l'un d'eux, appuyé par le président de la section syndicale qui ne mâchera pas ses mots, accusant le groupe Enasucre, principal gestionnaire, de faire la sourde oreille aux revendications des salariés et de maintenir le flou sur le devenir de l'usine de sidi lakhdar. Pour rappel, celle-ci est en voie de privatisation. Actuellement, la production accuse un grave déficit et seuls les anciens stocks sont écoulés, apprend-on sur place. Autre fait à l'origine de la montée au créneau des travailleurs : une correspondance en date du 30 août émanant du groupe Enasucre et adressée au directeur de la filiale de sidi lakhdar dont l'objet porte sur l'arrêt de l'usine et la mise en congé du personnel. Dans la lettre, il est aussi demandé au PDG d'avoir éventuellement recours à « la consommation anticipée des congés de l'exercice en cours ». Ce dernier point constitue, selon nos interlocuteurs, la goutte qui risque de faire déborder le vase, puisque la section syndicale menace de durcir son mouvement de protestation et envisage d'appeler les travailleurs à bloquer la RN4 à hauteur de l'usine. Contacté par téléphone, en présence de nos interlocuteurs, le directeur de l'usine plaidera pour le dialogue et soutiendra que la privatisation est une bouée de sauvetage pour le personnel de sorasucre. Toutefois, il ne manquera pas de fustiger la section syndicale, l'accusant d'être à l'origine du malaise qui prévaut au sein de l'entreprise. Pour nos interlocuteurs, en revanche, ce directeur a cessé d'être un interlocuteur valable affirmant qu'ils iront jusqu'au bout de leur mouvement.