Saisissant l'occasion de la célébration de leur journée nationale du lait, les éleveurs -producteurs de lait regroupés au sein de l'association nationale ANEPLC-, ont lancé mardi, à partir de Misserghin (CFA), un appel à l'adresse du gouvernement pour une revalorisation du soutien au prix de lait cru. Le salon organisé en cette occasion a regroupé, outre les adhérents, des responsables des secteurs de l'agriculture et de santé ainsi que de nombreux opérateurs économiques et des invités. Chiffres à l'appui, affirme le président, l'association nationale compte dans ses prochaines démarches convaincre le gouvernement de l'urgence de la revalorisation du montant du soutien alloué aux éleveurs bovins et aux producteurs de lait cru. Dans ce sens, rappelle-t-il, l'Etat est sollicité pour contribuer à la résorption du déficit d'exploitation qui correspond, selon un document élaboré à cet effet, à une perte journalière de 250 DA par vache laitière, soit 16,68 DA par litre de lait. Cette perte est calculée sur une production moyenne quotidienne de 15 litres par vache. Pour l'association, la mesure de réajustement du montant du soutien à 33,25 DA par litre, s‘inscrit dans le cadre de la maîtrise du prix du lait à la consommation. Elle permettra d'inhiber le marché parallèle, lequel échappe à toute forme de contrôle sur le plan sanitaire et aura un impact certain sur la santé publique en réduisant les risques des maladies transmissibles par le lait, telles que la tuberculose et la brucellose. Dans cette perspective, l'association nationale a recensé les besoins actuels de la filière lait cru au plan des investissements ainsi que des supports techniques qui lui font défaut, sachant que, note-on encore, « d'ici l'horizon 2014, les objectifs attendus pour la production seront de l‘ordre de 3,4 milliards de litres de lait annuellement ». Cette production, indique-t-on, nécessitera la multiplication par trois du cheptel actuel qui évoluerait progressivement de 227 000 vaches laitières dès cette année, à 738 000 en 2014. Rien que pour la période 2008 - 2014, les investissements pour la reconstitution du cheptel, l'extension et la mise à niveau des infrastructures et des équipements, sans oublier le volet de la collecte, vont nécessiter une enveloppe de plus de 430 milliards de dinars. L'Algérie importe actuellement pour 60 milliards de dinars (soit un milliard de dollars) de produits laitiers.