Les producteurs de lait regroupés en association s'organisent. Réunis hier en conclave à Blida, les producteurs laitiers de la Mitidja en nombre de 300 ainsi que les 700 producteurs du Centre revendiquent haut et fort la réduction de la TVA et des prix des aliments de bétail qui ont triplé en l'espace de quelques mois. " Nous demandons une augmentation du prix de la subvention du litre de lait qui est actuellement de 7 dinars, qui ne couvre pas les dépenses du producteur surtout que les prix de l'aliment de bétail, notamment le mais et le soja ont quasiment triplé. En plus de la TVA qui influe sur le prix de revient. Le producteur ne récupère pas en vendant son produit c'est-à-dire le lait, c'est la raison pour laquelle nous demandons une réduction de la TVA ", dira Abdellah Abed président de l'Association des producteurs laitiers du Centre Autant de facteurs qui bloquent l'essor de la filière lait. Pourtant, les pouvoirs publics aspirent à faire du marché algérien un espace productif et non exclusivement de consommation. Et la filière lait figure parmi les segments prioritaires dans la politique de relance économique. Une démarche qui suppose, cependant, une étroite coopération entre les industriels et les éleveurs pour augmenter la production de lait et hisser la filière au rang des secteurs productifs et créateurs de richesses et d'emplois. Pour les opérateurs de l'Association nationale des producteurs de lait cru, pour arriver à cet objectif, il est plus que nécessaire de revaloriser le prix du lait. Le soutien de l'Etat par litre de lait cru produit est aujourd'hui de 7 DA, et ce, depuis 1998. Les producteurs demandent donc de le rehausser compte tenu de l'inflation touchant tous les intrants et les investissements en matière d'élevage bovin. Les éleveurs-producteurs se trouvent dans une situation où les pertes journalières atteignent 16,66 DA par litre produit, selon une étude de l'Association nationale des producteurs de lait cru. Pour ces derniers, " le gouvernement se doit de revoir en urgence le soutien au prix du lait afin de permettre un développement de la filière et la mise en œuvre de politiques publiques d'accompagnement ", expliquent-on. Un avis que partage d'ailleurs l'Office interprofessionnel du lait (Onil). En effet, l'Onil qui a été créé en juillet 2007 et regroupe des éleveurs, des collecteurs et des transformateurs, estime que l'augmentation du soutien au prix du lait cru est considérée comme vitale. L'Onil a annoncé que son organisme prépare une étude proposant le relèvement du soutien de l'Etat à la production de lait de 7 à 21 dinars le litre pour réduire le volume des importations de cette matière. Intervenant au cours d'un point de presse organisé en marge du salon professionnel des éleveurs et des producteurs de lait, à l'occasion de la journée nationale du lait. " L'Onil œuvre à augmenter de 5 à 10 % le niveau de collecte de lait frais, aujourd'hui estimé à 15 % de la production nationale, ceci pour réduire le volume des importations de lait en poudre ", a indiqué récemment son directeur général. Ce dernier a même insisté sur la nécessité d'assujettir la collecte de lait frais à des clauses contractuelles entre les producteurs et les unités de transformation de lait. Pour sa part, l'Association nationale des éleveurs et producteurs de lait frais propose le relèvement du taux du soutien de l'Etat de 7 à 33,25 dinars le litre. L'amélioration de la collecte de lait figure parmi les priorités de l'Etat qui aspire à réduire la facture d'importation de la poudre de lait. L'Algérie importe actuellement l'équivalent d'un milliard de dollars de lait en poudre par an, et produit près de 2,5 milliards de litres, alors que le seuil pour une autosuffisance est estimé à 3,2 milliards de litres par an.