Chassez le naturel, il revient au galop. Skikda fait sienne cette maxime. Elle en fait même un mode de vie, voire une culture. La preuve est encore une fois apportée par les institutions culturelles de la ville, qui ne savent désormais plus qu'inventer. On croyait avoir tout vu durant l'ère El Islah, avant que le FLN ne vienne nous aviser qu'on n'est pas encore au bout de nos surprises. Du moins, c'est l'impression que donne encore le volet culturel version FLN. Jugez-en : en moins d'une semaine, deux grandes institutions culturelles de Skikda ont ouvert leurs portes à des activités…extra-culturelles. Le théâtre régional a d'abord servi de devanture à des plantes ornementales. Il ne manquait plus que les étalages pour faire des lieux un véritable souk. Puis, au tour de la salle du centre culturel Aïssat Idir de se reconvertir. Là c'est encore plus grave, puisque les lieux ont été transformés en braderie : on y vend des produits pour la lessive et cosmétique, des gâteaux, et plein d'autres « chinoiseries ». Pour appâter les Skikdis et faire plus « sérieux », on a baptisé cette mascarade de « foire internationale ». Mais de qui se moque-t-on ? Des citoyens, des institutions culturelles, ou de l'administration ? En réalité, ce souk couvert n'a rien d'une foire internationale, à moins de prendre les Skikdis pour des profanes. Autre chose encore, ceux qui ont accordé l'attribution ou la location de cette salle à des marchands de babioles, ont-ils pris en considération l'aspect sécuritaire ? Car au moment où l'Etat fait des siennes en assommant les propriétaires des salles des fêtes par des règles et autres exigences relatives à la sécurité, voilà qu'à Skikda on fait carrément fi de la santé et de la sécurité de ceux qui auront à visiter ce souk. Il suffit juste d'y faire un pas pour s'apercevoir de l'exiguïté des lieux et de l'air irrespirable qui y règne. L'APC, qui a permis ce genre de manifestation dans un lieu de culture, devrait revoir son programme d'activités. On dira que ce n'est là qu'une erreur de parcours, et il appartient aux locataires de l'Hôtel de ville de rendre cet espace de culture à sa véritable vocation. Six mois sont vite passés…et le citoyen a droit au renouveau et non pas à un flash-back de ce que faisaient les anciens élus.