Les agriculteurs de la plaine fertile de Bouchegouf, sillonnée par le Seybouse, auront, désormais, toute latitude de pomper et d'arroser leurs champs avec une eau purifiée. La station d'épuration des eaux usées (Step) de la ville de Guelma est opérationnelle depuis quelques jours. La société anglaise Bewater, implantée à Lyon (France), a conçu, réalisé et démarré ce projet en groupement d'entreprise avec la société Inter Entreprises (Tlemcen) pour la partie génie civile. Bewater devrait assurer, pour une durée de deux années, son exploitation. La station sera reprise, le 20 février 2010, par la direction de l'hydraulique de la wilaya de Guelma. Le site de la station d'épuration des eaux usées de la ville de Guelma a été implanté à la sortie de l'agglomération aux abords de l'Oued Seybouse sur de la RN21 menant à Annaba, et ce sur une superficie de 7 ha. L'enveloppe financière du projet est de 181 millions de dinars, après réévaluation. La charge maximale, pour laquelle a été conçue la Step, est de 200 000 équivalents habitants (EqH). Ce chiffre représente la quantité journalière de pollution (eaux usées) émise par les habitants de la ville de Guelma, soit 43 388 m3/jour collectés par deux stations de relevage (pompage), situées à la périphérie de la ville. Entièrement pilotée et gérée informatiquement, la Step de Guelma permet, nous dit-on, un suivi continu de l'évolution des paramètres liés à la qualité du traitement des eaux usées. Sur ce point, Michel Moiraud, ingénieur process et directeur d'exploitation de la Step pour le compte de Bewater, nous dira ceci : « Conformément au cahier des charges, nous devons respecter trois critères sur lesquels nous nous sommes engagés : il s'agit après épuration, d'assurer au rejet un taux maximal de 90 mg/l de DCO (demande chimique en oxygène), 30mg/l pour la DBO (demande biochimique en oxygène) et enfin, de 30 mg/l de MES (matière en suspension produites par les rejets urbains et industriels) ». Et d'ajouter pour plus d'explications : « Le contrôle de l'eau nous permet d'apprécier la concentration en matière organique et minérale dissoute ou en suspension dans l'eau urbaine. Deux phases d'épuration bien distinctes sont mises à contribution, l'une physicochimique allant de l'élimination des débris dans un bassin rectangulaire par dégrillage (opération consistant à débarrasser une eau usée des matières les plus volumineuses entraînées par passage à travers une grille), l'eau est ensuite acheminée par gravitation pour un dessablage et dégraissage dans des bassins circulaires munis de racleuses, s'ensuivra une phase de décantation pour retirer les boues. L'étape biologique est tout aussi importante, puisqu'elle permet d'éliminer les matières organiques de l'eau, dans un bassin circulaire, par injection d'air nécessaire à leur dégradation par voie biologique. La chloration de l'eau est la dernière étape, avant rejet dans l'Oued Seybouse ». Pour ce qui est de la présence de métaux lourds, pesticides et autres poisons rejetés dans le Seybouse par les riverains, s'ils existent, le responsable conclura en disant : « Il me semble qu'ils n'ont pas été mentionnés dans le cahier des charges ». Il est à noter que l'épuration des eaux usées de la ville de Guelma réduira dans le temps, d'une part, les effets néfastes chimiques et mécaniques de la formation de boues polluées en suspension, tant sur la faune que sur la flore. Elle augmentera, également, la pénétration de la lumière dans l'eau du Seybouse en favorisant la photosynthèse. Le colmatage des branchies provoquant l'asphyxie des populations de poissons d'eau douce en sera aussi allégé, ainsi qu'une réduction significative des dépôts de pollution dans les sédiments du lit de l'oued. D'autre part, les agriculteurs de la plaine fertile de Bouchegouf, sillonnée par le Seybouse, auront toute la latitude de pomper et arroser leurs champs avec une eau épurée, principal but de l'installation de la Step de Guelma.